Biden promet de rompre avec l'unilatéralisme de Trump

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(Crédits : Joshua Roberts)

par Trevor Hunnicutt

WILMINGTON, Delaware (Reuters) - Joe Biden a promis mardi de rompre avec l'unilatéralisme de Donald Trump en assurant vouloir travailler de nouveau avec les alliés traditionnels des Etats-Unis quand il accédera à la présidence le 20 janvier prochain.

Présentant sa future équipe diplomatique et de sécurité nationale de son QG de Wilmington, dans le Delaware, l'ancien vice-président démocrate, dont la victoire a été confirmée dans la journée en Pennsylvanie et dans le Nevada, a déclaré que ces nominations reflétaient le fait que "l'Amérique est de retour, prête à diriger le monde, et non s'en retirer".

"Nous serons prêts", a-t-il ajouté", à affronter nos adversaires et à ne pas rejeter nos alliés, à défendre nos valeurs."

Lundi, Joe Biden a fait savoir qu'il nommerait son proche collaborateur Antony Blinken au poste de secrétaire d'Etat, ainsi que Jake Sullivan en tant que conseiller à la sécurité nationale, Linda Thomas-Greenfield comme ambassadrice à l'Onu et encore Alejandro Mayorkas au poste de secrétaire à la Sécurité intérieure.

L'ancien secrétaire d'Etat John Kerry a été également désigné représentant spécial pour le climat et siégera au Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.

Joe Biden a également dit la semaine dernière avoir arrêté son choix pour le poste de secrétaire au Trésor, qu'il ferait connaître aux alentours de la fête de Thanksgiving ce jeudi. L'ancienne présidente de la Réserve fédérale Janet Yellen devrait être désignée.

Mardi, il a dit déjà s'être entretenu au téléphone avec une vingtaine de dirigeants de la planète qui lui ont dit "combien ils avaient hâte de voir les Etats-Unis reprendre leur rôle historique de leader mondial dans le Pacifique aussi bien que dans l'Atlantique, à travers le monde".

"L'Amérique est plus forte quand elle travaille avec ses alliés", a martelé le président élu.

LA TRANSITION S'ACCÉLÈRE

Le processus de transition a connu un coup d'accélérateur lundi après la décision surprise de Donald Trump, qui refuse toujours d'admettre sa défaite à l'élection du 3 novembre en dénonçant sans preuve une vaste fraude, d'autoriser l'administration américaine à débloquer des ressources dont Joe Biden et ses collaborateurs étaient privés jusqu'ici.

Le président républicain a annoncé cette décision surprise sur Twitter après la certification des résultats du scrutin dans le Michigan, l'un des Etats clés de l'élection. Mardi, deux autres Etats, la Pennsylvanie et le Nevada, ont validé à leur tour la victoire de l'ancien vice-président de Barack Obama, scellant la défaite du président sortant.

Joe Biden est désormais assuré d'obtenir officiellement la majorité requise de 270 grands électeurs sur 538 pour être désigné le 14 décembre prochain 46e président des Etats-Unis, à l'âge de 78 ans. Le candidat démocrate est crédité de 306 grands électeurs contre 232 à Donald Trump, qu'il devance également largement dans le décompte des voix à l'échelle nationale.

"L'élection est terminée. Il est temps de laisser de côté les querelles partisanes et la rhétorique destinée à diaboliser l'adversaire. Nous devons nous rassembler", a commenté le président élu démocrate sur Twitter.

Le feu vert donné par Donald Trump au processus formel de transition signifie que l'équipe de Joe Biden aura accès à 6,3 millions de dollars (5,3 millions d'euros) de fonds fédéraux et aux comptes rendus des 17 agences des services de renseignement.

L'un des premiers ministères que son équipe a contacté est le Pentagone, soulignant l'importance que le futur président entend accorder à la sécurité nationale pendant la transition. Donald Trump a limogé le secrétaire à la Défense Mark Esper le 9 novembre dernier.

"Dans les jours qui viennent, les responsables de la transition commenceront à rencontrer des responsables fédéraux pour discuter de la réponse à la pandémie, avoir un compte rendu exhaustif de nos intérêts de sécurité nationale, et obtenir un tableau complet des efforts de l'administration Trump pour phagocyter les agences gouvernementales", a déclaré le directeur exécutif de l'équipe de transition, Yohannes Abraham, dans un communiqué.

Jusqu'à présent, selon un conseiller de Biden, les contacts de l'équipe de transition avaient été limités à des discussions avec d'anciens officiels.

(Avec la rédaction de Washington, version française Jean Terzian et Jean-Stéphane Brosse)