Les médiateurs de l'Union africaine attendus dans la journée en Ethiopie

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Les mediateurs de l'union africaine attendus dans la journee en ethiopie[reuters.com]
(Crédits : Mohamed Nureldin Abdallah)

ADDIS-ABEBA/NAIROBI (Reuters) - Les médiateurs de l'Union africaine (UA) ont pris mercredi la direction de l'Ethiopie, à quelques heures de l'expiration de l'ultimatum lancé aux forces de la région dissidente du Tigré.

Le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, a ordonné le 4 novembre à l'armée d'intervenir dans cette région du nord du pays peuplée de cinq millions d'habitants pour y restaurer l'état de droit après avoir imputé l'attaque d'une base gouvernementale aux forces locales. Depuis, le conflit a fait plusieurs centaines de morts et provoqué l'exode de 42.000 personnes au Soudan voisin.

Le chef du gouvernement a sommé dimanche les forces du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), qui gouverne la région, de déposer les armes avant mercredi soir, faute de quoi l'armée donnera l'assaut à Mekelle, son chef-lieu. Addis-Abeba a fait savoir lundi que la ville, qui compte 500.000 habitants, était totalement encerclée.

Selon l'agence de presse officielle d'Amhara, région voisine du Tigré fidèle au gouvernement fédéral, une dizaine de milliers de membres des "forces de la junte" tigréenne ont été "détruits" au cours de deux batailles qui ont éclaté à Dansha et à Adwa.

Le TPLF, qui n'a pas réagi à cette annonce, dit lui aussi avoir infligé de lourdes pertes aux forces gouvernementales. En l'absence de liaisons avec la région, dont l'accès est strictement contrôlé, les informations des deux camps sont invérifiables.

Les médiateurs de l'UA, qui sont tous d'anciens chefs d'Etat, sont attendus dans la journée à Addis-Abeba, selon des sources diplomatiques. Il s'agit du Mozambicain Joaquim Chissano, de la Libérienne Ellen Johnson Sirleaf et du Sud-Africain Kgalema Motlanthe.

Abiy Ahmed, lauréat du prix Nobel de la paix 2019 pour avoir mis fin au conflit avec l'Erythrée, a promis de les recevoir mais exclut toute discussion avec le TPLF tant qu'il n'a pas déposé les armes.

(Rédaction d'Addis-Abeba avec Katharine Houreld, David Lewis, Nazanine Moshiri, Maggie Fick et Omar Mohammed à Nairobi, version française Jean-Philippe Lefief)