Budget de l'UE : Budapest exclut un compromis, Varsovie brandit la menace d'un veto

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Orban exclut tout compromis sur le budget de l'ue[reuters.com]
(Crédits : Zoltan Fischer)

par Krisztina Than

BUDAPEST/VARSOVIE (Reuters) - Le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, a exclu vendredi tout compromis sur le budget et le fonds de relance de l'Union européenne, qu'il refuse de voir conditionnés au respect de l'Etat de droit.

La position de la Hongrie est "solide comme un roc", a affirmé le dirigeant nationaliste à la radio publique.

"Notre position est solide comme un roc, la leur n'est qu'une question de volonté politique", a déclaré Viktor Orban en visant un petit groupe d'eurodéputés. "Leurs positions peuvent être modifiées, pas les nôtres. Je ne veux pas de compromis."

Le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, a réaffirmé, pour sa part, à la chancelière allemande, Angela Merkel, que son pays exercerait son droit de veto sur le budget de l'Union européenne, rapporte vendredi l'agence de presse publique polonaise PAP.

Il a ajouté s'attendre à de nouvelles discussions afin qu'une solution soit trouvée pour garantir les droits de tous les Etats membres et le respect des traités, a précisé PAP.

Jeudi, la Hongrie et la Pologne, qui ont opposé à la mi-novembre leur veto au projet de budget pluriannuel de 1.100 milliards d'euros et au plan de relance de 750 milliards, ont estimé que l'UE ne pouvait pas imposer des conditions à l'accès aux fonds européens, à moins de modifier son traité fondateur.

Varsovie et Budapest font l'objet de procédures d'infraction pour des atteintes à l'indépendance de la justice ou des médias et au droit d'asile. Le budget et le plan de relance ne peuvent être débloqués sans l'accord unanime des Etats membres et du Parlement européen.

Les Etats membres et les députés européens n'ont aucune intention de renégocier la clause liant le respect de l'Etat de droit à l'accès aux fonds européens et, avec leurs déclarations, la Pologne et la Hongrie "s'isolent de plus en plus", a commenté un diplomate européen.

La Pologne et de la Hongrie figurent parmi les pays qui doivent recevoir l'un des montants par habitant les plus élevés dans le cadre du plan de relance.

(Avec Alan Charlish et Pawel Florkiewicz version française Claude Chendjou, édité par Jean-Philippe Lefief)