Les forces de sécurité cubaines mettent fin à une action d'un groupe d'artistes dissidents

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LA HAVANE (Reuters) - Les forces de sécurité cubaines ont mis fin jeudi soir à une action de protestation organisée par des artistes, universitaires et journalistes dissidents en les expulsant des locaux où ils avaient entamé une grève de la faim pour protester contre l'emprisonnement de l'un des leurs.

Les autorités ont déclaré avoir été contraintes d'intervenir pour des violations des protocoles sanitaires mis en place pour lutter contre l'épidémie de coronavirus, un prétexte "absurde" selon les membres de ce groupe, baptisé mouvement San Isidro.

Quatorze militants ont été interpellés avant d'être reconduits chez eux.

Le mouvement San Isidro est né en réaction à l'adoption, en août 2018, d'un décret interdisant à tous les artistes de se produire dans des lieux publics ou privés sans l'autorisation préalable du ministère de la Culture.

Le décret 349 interdit également l'expression artistique en vertu de critères très larges tels que l'"obscénité", la "vulgarité" et l'"atteinte aux valeurs éthiques et culturelles".

Les membres du groupe protestaient ces derniers jours contre la condamnation d'un des leurs, le rappeur Denis Solis González, à huit mois de prison pour "outrage". Huit d'entre eux avaient annoncé avoir entamé une grève de la faim. Leur QG avait été encerclé au début du mois par les forces de sécurité.

Dans un communiqué diffusé le 20 novembre, Amnesty International a dénoncé "le harcèlement et l'intimidation de membres du mouvement San Isidro (...) représentatif de la répression persistante des droits humains, notamment du droit à la liberté d'expression, à Cuba".

(Sarah Marsh; version française Jean-Stéphane Brosse)