L'UE exhorte Biden à prendre le leadership de la lutte contre le coronavirus

reuters.com  |   |  508  mots
L'ue exhorte biden a prendre le leadership de la lutte contre le coronavirus[reuters.com]
(Crédits : Kevin Lamarque)

par Robin Emmott et John Chalmers

BRUXELLES (Reuters) - Le monde a besoin du leadership des Etats-Unis dans la bataille contre le coronavirus, a déclaré le porte-parole de la diplomatie européenne, qui a exhorté le futur président américain à se mobiliser contre l'épidémie alors que la réaction de Donald Trump a été jugée tardive.

Au moment où les pays riches tentent de s'accaparer d'importantes doses de vaccins contre le COVID-19 au détriment des pays plus pauvres, Josep Borrell a estimé qu'il appartenait aux Etats-Unis de reprendre leur place de "moteur du monde" et de contribuer à la gestion de la crise sanitaire.

"Le monde sera confronté cette année à l'un des plus grands défis de la vaccination de l'humanité. Cela exigera beaucoup de solidarité, beaucoup de coopération et beaucoup de ressources", a souligné le diplomate espagnol lors d'une interview accordée à Reuters.

"Il s'agit de la première crise mondiale dans laquelle le leadership américain a été absent et le monde a besoin du leadership américain", a insisté Josep Borrell, ajoutant que l'Union européenne serait aux côtés de Washington.

La gestion de la pandémie par le président américain sortant, Donald Trump, a été vivement critiquée jusque dans son propre pays, rendant quasiment impossible une réponse internationale à grande échelle. L'épidémie a fait près de 400.000 morts aux Etats-Unis.

RECONSTRUIRE LA RELATION TRANSATLANTIQUE

Josep Borrell plaide également pour une relance de la relation transatlantique après le mandat de Donald Trump, marqué par une frénésie de tweets et le slogan "America First" (l'Amérique d'abord).

"Après avoir gouverné en tweetant, nous pouvons peut-être gouverner en utilisant un autre moyen de communication, en clarifiant des positions et en tenant compte des problèmes et des intérêts des autres", a-t-il déclaré.

"Avec seulement deux choses, le retour des Etats-Unis dans l'accord sur le climat et la réintégration de l'accord nucléaire avec l'Iran, le monde sera bien meilleur et plus sûr", a-t-il ajouté.

Le diplomate a par ailleurs annoncé qu'il inviterait Anthony Blinken, le futur secrétaire d'Etat américain, à la réunion informelle des ministres des Affaires étrangères des pays de l'UE, prévue les 4 et 5 mars à Lisbonne, afin de relancer la coopération entre les deux blocs après quatre ans de tensions avec l'administration Trump.

Le porte-parole de la diplomatie européenne a cité d'autres dossiers sur lesquels Washington et Bruxelles pourraient travailler, comme le numérique ou la Chine.

Il a notamment défendu l'accord d'investissement conclu entre l'Union européenne et la Chine fin décembre, avant l'entrée en fonctions de Joe Biden, estimant que celui-ci ne devrait pas être vu comme une victoire diplomatique de la Chine.

"Nous ne sommes pas dans une rivalité permanente (avec la Chine). Nous sommes en même temps partenaires, nous devons partager, travailler ensemble", a-t-il fait valoir.

(Version française Claude Chendjou, édité par Jean-Michel Bélot)