USA/Impeachment : Les avocats de Trump remettent en cause la constitutionnalité du procès

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(Crédits : Leah Millis)

WASHINGTON (Reuters) - À la veille du second procès en destitution de Donald Trump, les avocats de l'ancien président américain ont réfuté lundi les accusations d'incitation à la violence contre le milliardaire et remis en cause la constitutionnalité de la procédure.

Pour la défense, les neuf démocrates qui joueront le rôle de procureurs lors du procès ont fait preuve de "malhonnêteté intellectuelle et de vacuité factuelle" dans leur description du discours prononcé le 6 janvier dernier par Donald Trump avant l'assaut donné par ses partisans au Capitole de Washington.

Donald Trump avait alors invité ses partisans à contester sa défaite à l'élection présidentielle du 3 novembre face à Joe Biden. Des centaines de ses partisans ont ensuite envahi le siège du Congrès des Etats-Unis où se déroulait la procédure de certification des résultats du scrutin.

"Les preuves de la conduite du président Trump sont accablantes", ont estimé les neuf procureurs démocrates dans leur propre compte rendu. "Il n'a aucune excuse ou défense valable pour ses actes. Et ses efforts pour fuir ses responsabilités sont totalement inefficaces."

Les avocats ont fait valoir qu'il ne fallait pas prendre le discours de Trump au pied de la lettre mais dans un "sens figuré", quand il a demandé à ses partisans de se rendre au Capitole et de se "battre de toutes leurs forces" pour empêcher la certification des résultats.

Le second procès en destitution de Donald Trump débutera mardi par un débat suivi d'un vote sur la question de la constitutionnalité de la procédure, Donald Trump n'étant plus président des Etats-Unis depuis le 20 janvier, ce que font valoir ses avocats.

La Constitution "ne prévoit pas de procès en destitution pour un simple citoyen qui n'est plus en fonction", ont-ils dit.

Les neuf démocrates qui tiendront lieu de procureurs espèrent persuader les membres du Sénat de reconnaître Donald Trump coupable et de l'empêcher d'être à nouveau président.

Dix républicains ont voté la mise en accusation de l'ancien président pour incitation à l'insurrection par la Chambre des représentants à majorité démocrate à la mi-janvier. Mais il paraît peu probable que cette procédure aille au bout, la destitution devant être votée au Sénat par une majorité qualifiée des deux tiers, soit 67 sénateurs sur 100.

Donald Trump a été visé par une première procédure de destitution, lancée en décembre 2019, en lien avec les pressions exercées sur l'Ukraine pour qu'elle ouvre une enquête Joe Biden, alors considéré comme son probable grand rival pour l'élection présidentielle. Il a été acquitté en février 2020 par le Sénat, où ses soutiens républicains étaient alors majoritaires.

(Richard Cowan et Lisa Lambert; version française Camille Raynaud et Jean-Stéphane Brosse)