Regain de tensions en Ukraine où les Etats-Unis et le Royaume-Uni évacuent des ressortissants

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Ukraine: washington ordonne l'evacuation des familles de diplomates americains[reuters.com]
(Crédits : Valentyn Ogirenko)

(Reuters) - Les États-Unis ont annoncé dimanche avoir ordonné l'évacuation de certains de leurs ressortissants en Ukraine, une décision suivie lundi par le Royaume-Uni, alors que la tension reste vive entre Moscou et les puissances occidentales qui redoutent une opération militaire russe dans le pays.

Washington a ordonné l'évacuation des familles de son personnel diplomatique en Ukraine et autorisé les départs volontaires des membres du personnel de l'ambassade des États-Unis à Kiev. Le département d'Etat a aussi appelé les citoyens américains se trouvant en Ukraine à envisager de quitter immédiatement le pays.

"Une action militaire de la Russie pourrait survenir à tout moment", a déclaré l'ambassade des États-Unis dans un communiqué. Les autorités "ne seront pas en mesure d'évacuer les citoyens américains dans une telle éventualité, si bien que les citoyens américains actuellement présents en Ukraine doivent se préparer en conséquence", a-t-elle ajouté.

De son côté, l'ambassade du Royaume-Uni en Ukraine a annoncé lundi qu'une partie des membres de son personnel et leurs familles étaient évacués de Kiev, citant une "menace croissante de la Russie".

"L'ambassade britannique reste ouverte et continuera d'effectuer les tâches essentielles", a-t-elle déclaré sur Twitter.

Du côté de l'Union européenne (UE), le Haut représentant du bloc pour les Affaires étrangères Josep Borrell a indiqué lundi qu'un départ des familles de diplomates européens basés en Ukraine n'était pas envisagé pour le moment.

Il a ajouté attendre des informations du secrétaire d'État américain Antony Blinken, qui doit participer à une réunion ce lundi des ministres européens des Affaires étrangères à Bruxelles.

Sur son site internet, le ministère français des Affaires étrangères déconseille pour sa part "formellement" de se rendre dans les zones frontalières du nord et de l'est de l'Ukraine et conseille de reporter les déplacements non urgents dans le pays.

ETAT D'ALERTE

Les tensions autour de l'Ukraine se sont aggravées ces derniers mois face au déploiement par la Russie d'environ 100.000 soldats aux frontières du pays, selon Kiev et les pays occidentaux, faisant craindre une nouvelle invasion russe après celle de la Crimée en 2014.

Moscou continue de nier toute intention belliqueuse tandis que l'Occident menace d'imposer de sévères sanctions économiques à la Russie en cas d'invasion de l'Ukraine.

Dimanche, la Grande-Bretagne a accusé le Kremlin de chercher à installer un dirigeant pro-russe en Ukraine, ce que le ministère russe des Affaires étrangères a qualifié de "désinformation".

De hauts responsables de l'administration Biden ont indiqué que le président américain avait commencé à étudier des options pour renforcer les moyens militaires américains dans la région.

D'après le New York Times, Joe Biden envisage d'envoyer entre 1.000 et 5.000 soldats dans les pays d'Europe de l'Est, sans exclure de renforcer encore les effectifs en cas de regain de tensions.

Un haut responsable de l'administration a refusé de confirmer ces chiffres dimanche, mais a déclaré : "Nous élaborons des plans et nous consultons nos alliés afin de déterminer les options qui s'offrent à nous".

Les Etats-Unis ont fourni un soutien militaire à l'Ukraine mais ils se sont abstenus jusqu'à présent d'envoyer des troupes sur place.

Lundi, le secrétaire-général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a indiqué que les pays membres de l'alliance avaient placé leurs armées en état d'alerte et décidé d'envoyer des renforts en Europe de l'Est, dont des navires de guerre et des avions de combat.

La Russie "répondra de manière appropriée" si les États-Unis déploient davantage de troupes en Europe de l'Est et dans les pays baltes, a réagi lundi le parlementaire russe Andreï Kartapolov, selon des propos rapportés par l'agence de presse Interfax.

(Michael Holden et Paul Sandle à Londres, Natalia Zinets à Kiev; avec la contribution de Matthias Williams à Kiev, Vladimir Soldatkin à Moscou et David Shepardson et Steve Holland à Washington; rédigé par Raphael Satter, Raissa Kasolowsky et Frances Kerry; version française Camille Raynaud et Blandine Hénault, édité par Tangi Salaün)