Grande-Bretagne : La livre remonte un peu, Londres tente d'apaiser les marchés

reuters.com  |   |  432  mots
Des pieces de monnaie en livres sterling dans de l'eau aux couleurs du drapeau de l'union europeenne[reuters.com]
(Crédits : Dado Ruvic)

par Samuel Indyk

LONDRES (Reuters) - La livre sterling regagne du terrain face au dollar mardi au lendemain de son plus bas historique, un début de rebond favorisé par les déclarations de la Banque d'Angleterre et du Trésor pour tenter de rassurer les marchés après l'annonce par le gouvernement de baisses d'impôts massives non financées.

La monnaie britannique, tombée lundi à 1,0327 dollar, un niveau sans précédent, reprenait un peu plus de 1% vers 09h30 GMT à 1,0795 mais elle accuse encore une baisse de plus de 20% depuis le début de l'année.

L'accélération de sa chute depuis vendredi a suscité des appels à une intervention en urgence de la Banque d'Angleterre (BoE) mais cette dernière et le gouvernement ont écarté pour l'instant toute mesure concrète.

La BoE "n'hésitera pas" à relever les taux d'intérêt en cas de besoin, a déclaré lundi le gouverneur de la banque centrale, Andrew Bailey. La prochaine réunion de politique monétaire de l'institution est prévue le 3 novembre.

"Le fait que la BoE dise qu'elle ne change pas de cap a favorisé le rebond du sterling car cela sous-entend que la banque centrale ne panique pas", a commenté Stuart Cole, chef économiste d'Equiti Capital.

Quelques minutes avant le communiqué de la BoE, le Trésor avait annoncé que l'Office for Budget Responsibility (OBR), un organisme indépendant, publierait le 23 novembre des prévisions économiques et budgétaires à moyen terme. Or l'absence de telles prévisions avait suscité la défiance vendredi lors de la présentation par le ministre des Finances, Kwasi Kwarteng, des projets fiscaux du gouvernement de Liz Truss.

Les analystes restent toutefois prudents sur les perspectives à plus long terme de la livre, qu'un nombre croissant d'investisseurs voient tomber à la parité avec le billet vert.

"Le sterling n'est absolument pas sorti d'affaire", prévient ainsi Stuart Cole. "La BoE est obligée de remonter les taux d'intérêt, ce qui va accélérer le ralentissement de la croissance."

Outre la baisse de la livre, les annonces au Parlement de Kwasi Kwarteng vendredi, marquées par une forte augmentation du recours à l'emprunt, ont aussi provoqué une envolée sans précédent des rendements des obligations d'Etat britanniques.

Celui des emprunts à deux ans, qui a ainsi bondi de plus de 100 points de base en deux jours, reculait de plus de 25 points mardi à 4,242%.

Les investisseurs attendent maintenant l'intervention publique de l'économiste en chef de la BoE, Huw Pill, prévue à 11h00 GMT.

(Reportage Samuel Indyk, version française Marc Angrand)