Liz Truss demande au Parti conservateur de lui faire confiance

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La conference annuelle du parti conservateur britannique a birmingham[reuters.com]
(Crédits : Toby Melville)

par Elizabeth Piper, Alistair Smout et Andrew MacAskill

BIRMINGHAM, Angleterre (Reuters) - Liz Truss a appelé mercredi les membres de son Parti conservateur à lui faire confiance pour tenir la barre de la Grande-Bretagne à travers la "tempête" actuelle, malgré la fronde à laquelle elle est confrontée après un premier mois chaotique à la tête du gouvernement.

Alors que le congrès annuel des "Tories" se déroule dans une ambiance ternie par des dissensions internes et la confusion autour des choix politiques du gouvernement, Liz Truss s'est employée à rassurer son parti, la population et les investisseurs sur la pertinence de son projet pour relancer une économie anémique.

L'irruption de deux militants de Greenpeace dénonçant sa politique énergétique au début de son intervention a semblé galvaniser la Première ministre et son auditoire, qui a applaudi avec enthousiasme sa dénonciation d'une "coalition anti-croissance".

Alors que certains parlementaires conservateurs doutent ouvertement de sa position à la tête du gouvernement sur fond de sondages nettement défavorables, Liz Truss a cherché à réaffirmer son autorité sur le parti en affichant sa détermination.

"Je suis prête à faire des choix difficiles. Vous pouvez me faire confiance pour faire ce qu'il faut. Le statu quo n'est pas une option", a-t-elle dit.

"Nous sommes rassemblés à un moment vital pour le Royaume-Uni. Nous vivons une période de gros temps (...) nous devons nous montrer à la hauteur. Je suis déterminée à faire avancer la Grande-Bretagne, à nous faire traverser la tempête et à nous rendre plus forts", a-t-elle ajouté.

LIZ TRUSS DÉFEND LES BAISSES D'IMPÔTS

Ce congrès aurait dû être un moment de gloire personnelle pour Liz Truss après sa nomination au poste de Premier ministre le 6 septembre à la suite d'un vote interne au parti mais il a viré au cauchemar après la présentation le 23 septembre d'un plan de relance économique qui a provoqué un vent de panique sur les marchés financiers, fragilisant la livre sterling et la dette souveraine de la Grande-Bretagne.

Contrainte de faire machine arrière sur son projet de suppression de la tranche la plus élevée de l'impôt sur le revenu, Liz Truss a ensuite été ouvertement contestée par des parlementaires et des membres de son gouvernement dans d'autres domaines, au moment même où l'opposition travailliste, largement en tête dans les intentions de vote, affichait son unité lors de son propre congrès la semaine dernière.

"Baisser les impôts est la bonne chose à faire, sur le plan moral et sur le plan économique", a martelé la Première ministre, ajoutant que l'ampleur de la tâche était "immense".

Certains conservateurs craignent que, pour financer son plan de relance budgétaire, Liz Truss renonce à l'engagement d'indexer les prestations sociales sur l'inflation au moment même où des millions de familles britanniques souffrent de la forte hausse des prix.

La cheffe du gouvernement a néanmoins paru défendre son projet "radical", quitte à nourrir les dissensions et à faire grandir le risque d'élections anticipées.

"Pendant trop longtemps, le débat politique a été dominé par la manière de répartir les parts d'un gâteau économique limité. Au lieu de cela, nous devons agrandir le gâteau afin que chacun ait une plus grande part", a-t-elle dit.

"C'est pourquoi je suis déterminée à adopter une nouvelle approche et à nous sortir de ce cycle d'impôts élevés et de croissance basse."

(Rédigé par Kate Holton et Elizabeth Piper, avec William James et Farouq Suleiman, version française Bertrand Boucey, édité par Kate Entringer)