L'armée israélienne a tué neuf Palestiniens, dont deux civils, à Djénine

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Des hommes palestiniens se rassemblent lors d'affrontements avec les troupes israeliennes dans la ville de djenine en cisjordanie occupee par israel[reuters.com]
(Crédits : Ali Sawafta)

par Ali Sawafta

DJENINE, Cisjordanie (Reuters) - Les forces israéliennes ont tué neuf Palestiniens, dont deux civils, lors d'affrontements avec des hommes armés au cours d'une opération jeudi dans la ville de Djénine en Cisjordanie occupée, ont déclaré des responsables palestiniens.

L'armée israélienne a dit avoir envoyé des forces spéciales dans le camp de réfugiés de Djénine pour arrêter des combattants du Djihad islamique soupçonnés d'avoir mené et de planifier "plusieurs attaques terroristes d'ampleur", et avoir abattu plusieurs suspects qui avaient ouvert le feu.

Le Djihad islamique a reconnu la mort de deux combattants et le Hamas de quatre des siens. Un septième mort appartenait à la branche militaire du Fatah du président palestinien Mahmoud Abbas.

Selon des habitants, les deux autres victimes étaient des civils, un homme et une femme âgée.

Un porte-parole de Mahmoud Abbas a dénoncé un "massacre" mené selon lui dans un "silence international suspect".

En réaction aux "agressions répétées" subies par les Palestiniens, l'Autorité palestinienne a décidé de mettre fin à la coordination avec Israël en matière de sécurité en Cisjordanie, ont annoncé les services de Mahmoud Abbas à la suite d'une réunion de la direction palestinienne.

Un immeuble de deux étages, épicentre des combats, a été presque totalement détruit.

Les incursions de l'armée israélienne dans les ruelles étroites du camp de réfugiés de Djénine sont rares, tant la population leur est hostile.

Celle menée jeudi traduit l'intensification des attaques et des opérations militaires depuis un an en Cisjordanie. Elle fait craindre aux observateurs une flambée de violences dans les territoires occupés, alors que les pourparlers de paix sont plus que jamais au point mort depuis le retour au pouvoir de Benjamin Netanyahu à la tête du gouvernement le plus à droite de l'histoire d'Israël.

Le controversé ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, figure de l'ultra-droite nationaliste israélienne, a félicité l'armée pour son opération à Djénine. "Tout terroriste qui s'en prend à nos soldats doit savoir qu'il le paiera de son sang", a-t-il déclaré.

Un responsable du Djihad islamique a déclaré de son côté à Reuters que le groupe avait prévenu les médiateurs de précédents accords de trêve avec Israël que les affrontements à Djénine risquaient de dégénérer en accès de violence généralisée.

Selon le ministère palestinien de la Santé, 29 Palestiniens, dont des civils, ont été tués par les forces israéliennes en Cisjordanie depuis le début de l'année.

(Reportage d'Ali Sawafta à Djénine, rédigé par Dan Williams et Nidal al-Mughrabi; version française Blandine Hénault et Tangi Salaün, édité par Kate Entringer)