Une normalisation de la BoJ pourrait affecter les marchés obligataires-BCE

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Le siege de la banque centrale europeenne (bce) a francfort[reuters.com]
(Crédits : Heiko Becker)

FRANCFORT (Reuters) - La normalisation de la politique monétaire de la Banque du Japon (BoJ) risque de mettre à l'épreuve les marchés obligataires mondiaux, a déclaré mercredi la Banque centrale européenne (BCE), dans une rare mise en garde à propos d'un autre institut d'émission.

La BoJ compte bien maintenir une politique de taux ultra-accommodante, a affirmé à plusieurs reprises son gouverneur Kazuo Ueda, mais les observateurs, face à une inflation supérieure à l'objectif, spéculent sur l'arrêt prochain de son massif plan de relance économique, critiqué pour avoir faussé le fonctionnement du marché et déclenché une chute du yen.

Les banques centrales du monde entier ont relevé leurs taux à un rythme effréné au cours des dix-huit derniers mois, mais Tokyo fait figure d'exception en maintenant une politique très accommodante.

"Un abandon de l'environnement de taux faibles au Japon pourrait mettre à l'épreuve la résilience des marchés obligataires mondiaux", a déclaré la BCE dans la nouvelle édition de sa Revue sur la stabilité financière, arguant que des taux plus élevés au Japon pourraient influencer les décisions des investisseurs japonais, très présents sur les marchés financiers mondiaux, y compris en zone euro.

"L'inflation au Japon a augmenté au cours de l'année écoulée, ce qui conduit les acteurs du marché à s'attendre à ce que la Banque du Japon commence à normaliser sa politique monétaire", indique l'institution de Francfort.

"Une diminution rapide des écarts de taux et une volatilité accrue des taux de change pourraient réduire l'attrait de leurs 'carry trades' (les opérations spéculatives sur les écarts de rendements)", poursuit la BCE.

La normalisation de la politique de la BoJ pourrait également conduire à des primes plus importantes sur les obligations souveraines japonaises, ce qui pourrait également accroître le rapatriement des investissements nippons, souligne la BCE.

Un départ brusque de ces investisseurs du marché obligataire de la zone euro pourrait alors avoir un effet significatif sur les prix, a-t-elle ajouté.

(Balazs Koranyi, avec Leika Kihara, version française Laetitia Volga, édité par Blandine Hénault)