Les communistes accusent Macron de "dictature technocratique"

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Les communistes accusent macron de dictature technocratique[reuters.com]
(Crédits : Charles Platiau)

PARIS (Reuters) - Le chef de file des députés communistes à l'Assemblée nationale, André Chassaigne, a réclamé mardi un référendum sur la réforme des institutions, accusant le pouvoir de vouloir mettre en place une "dictature technocratique" en France.

Devant la presse, puis lors de la séance de questions d'actualité, l'élu auvergnat a accusé le gouvernement d'avoir organisé un système où "tout est mis en oeuvre pour que le Parlement ne puisse pas accepter cette réforme" avec la majorité qualifiée.

"Il doit choisir s'il souhaite la mise en place d'une dictature technocratique, le peuple doit choisir s'il souhaite que les propositions de l'exécutif ne soient plus débattues par les représentants du peuple", a-t-il lancé devant des journalistes, qualifiant les députés de la majorité de "supermarché de godillots".

"Le référendum pour nous est une exigence au regard de la gravité de propositions qui nous ont été faites, au regard du devenir démocratique de notre République", a-t-il estimé.

"C'est un défi que nous lançons au président de la République", a poursuivi André Chassaigne. "Que cette réforme soit soumise au peuple, dont nous n'avons pas peur, avec un vrai débat. On en a connu d'autres par le passé, et on verra quel sera le résultat de celle-là".

André Chassaigne a réitéré cette demande dans l'hémicycle, où le Premier ministre, Edouard Philippe, lui a répondu.

"Vous accusez ce gouvernement d'être contre la démocratie", s'est étonné le chef du gouvernement.

"Je vois donc un député communiste expliquer dans cette Assemblée que le recours à des dispositions constitutionnelles est un déni de démocratie", a ajouté Edouard Philippe, politiquement issu de la droite. "Je ne suis pas d'accord avec vous".

La réforme constitutionnelle fait l'objet de houleux débats entre l'exécutif et l'opposition de droite comme de gauche, qui se méfie des réformes envisagées à la demande du président Emmanuel Macron.

Pour réformer la Constitution, une majorité des trois cinquièmes du Parlement (Sénat et Assemblée nationale) est requise. A défaut, un référendum peut être organisé.

(Elizabeth Pineau et Jean-Bapstiste Vey, édité par Yves Clarisse)