Afrin en Syrie privée d'eau, des milliers de personnes déplacées

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(Crédits : Khalil Ashawi)

BEYROUTH (Reuters) - L'eau a été coupée pour une semaine dans la ville syrienne d'Afrin, ont annoncé les Nations unies mercredi, après la prise de contrôle du principal barrage de la région par l'armée turque.

La Turquie a lancé fin janvier, avec les rebelles syriens de l'Armée syrienne libre (ASL), l'opération "Rameau d'olivier" dans le but de faire partir les forces kurdes syriennes, les YPG, qui contrôlent plusieurs secteurs du nord de la Syrie, dont Afrin, près de la frontière turque.

Dans l'entourage du président turc, on indique que l'encerclement d'Afrin sera totalement achevé mercredi soir, mais que la ville ne sera pas pour autant reprise, comme l'a laissé entendre le président turc Recep Tayyip Erdogan.

Le porte-parole des YPG, Nouri Mahmoud, avait auparavant réagi en disant qu'une prise totale de la ville mercredi soir n'était pas faisable.

Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'Onu (Ocha), les combats dans la région d'Afrin ont contraint à la fuite des milliers de personnes qui se sont réfugiées en territoire tenu par le gouvernement syrien.

Toujours selon l'Ocha, le barrage au nord-est d'Afrin, dit aussi barrage Maydanki, ayant changé de mains, les employés locaux ne peuvent plus accéder aux installations du barrage pour pomper l'eau.

"L'alimentation en eau a été coupée", indique l'Ocha. Les habitants ont accès à de l'eau non traitée grâce à des puits et risquent de contracter des maladies.

L'information a été confirmée par les YPG. La prise de contrôle du barrage et de la station de pompage remontent à la semaine dernière, indique la milice kurde.

"L'eau a été complètement coupée en raison du contrôle de l'armée turque", a déclaré Birusk Hasaka, porte-parole des YPG pour Afrin. "Les civils dépendent des puits pour obtenir de l'eau. Il n'y en a pas assez et l'eau n'est pas potable, malheureusement."

Depuis le début de la guerre en Syrie en mars 2011, les YPG (Unités de protection du peuple) et leurs alliés ont mis en place trois régions autonomes dans le nord du pays, dont Afrin, en profitant notamment des territoires pris à l'Etat islamique avec l'aide des Etats-Unis.

Le soutien de Washington aux forces kurdes dans ce combat a suscité la colère de la Turquie.

Par ailleurs, les forces qui soutiennent le régime du président syrien Bachar al Assad ont bombardé des positions turques mercredi dans le nord de la Syrie en réponse à une frappe aérienne turque qui a tué cinq de leurs combattants, a annoncé un de leurs commandants.

Les tirs d'artillerie de ces combattants de ces milices chiites pro-Assad ont visé Marea, une localité au nord d'Alep, a précisé le commandant.

La frappe aérienne turque a touché un barrage installé sur la route menant à Afrin, a-t-il précisé.

(Ellen Francis et Lisa Barrington avec Tulay Karadeniz; Danielle Rouquié pour le service français)