Face au boycott, le Qatar présente un plan quinquennal de développement

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Le qatar presente un plan quinquennal de developpement[reuters.com]
(Crédits : Naseem Zeitoon)

DUBAI (Reuters) - Le Qatar a lancé mercredi un plan quinquennal de développement destiné à renforcer l'autosuffisance de l'émirat, frappé par des sanctions de quatre pays arabes qui lui reprochent de financer des organisations terroristes et d'être trop proche de l'Iran.

L'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, l'Egypte et Bahreïn ont rompu leurs relations diplomatiques et commerciales avec le Qatar le 5 juin dernier.

La "stratégie nationale de développement pour 2018-2022" entend "rationaliser la consommation d'énergie et encourager le développement des énergies renouvelables, tout en augmentant le niveau d'autosuffisance pour l'agriculture et pour la pêche".

Le plan de 333 pages, rendu public par le Premier ministre, le cheikh Abdallah bin Nasser al Thani, vise à assurer que d'ici 2022 le Qatar soit en mesure de produire 30% de sa consommation en viande animale et 66% de sa consommation en poisson.

Le document ne précise pas quel est le taux de production actuel dans ces deux secteurs. Les terres arables ne représentent que 6% du territoire qatari.

Les sanctions décidées par les quatre pays arabes ont pesé sur les importations, surtout en provenance d'Arabie saoudite. Dans les premières semaines du boycott, ces importations ont chuté de 40% par rapport à l'année précédente.

Mais le Qatar, premier exportateur mondial de gaz naturel liquéfié a diversifié ses sources d'approvisionnement et a réussi à protéger ses banques en ayant recours à son fonds souverain, estimé à 320 milliards de dollars.

Le Produit intérieur brut (PIB) pour le troisième trimestre 2017 a montré que l'économie de l'émirat avait résisté au boycott et connaissait à nouveau une forte croissance.

Les efforts pour améliorer l'autosuffisance du pays ont débuté dès l'été dernier, avec l'importation de 3.400 bovins. Le Qatar compte se constituer un cheptel de 14.000 têtes.

La crise diplomatique se poursuit et pourrait durer plusieurs années, selon un responsable des Emirats arabes unis.

(Aziz El Yaakoubi, Guy Kerivel pour le service français, édité par Arthur Connan)