L'ami de l'auteur de l'attentat de Paris mis en examen

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L'ami de l'auteur de l'attentat de paris defere devant un juge[reuters.com]
(Crédits : Reuters)

PARIS (Reuters) - L'ami, arrêté dimanche, de l'auteur de l'attaque au couteau qui a fait un mort et cinq blessés samedi à Paris, a été mis en examen et placé en détention provisoire jeudi soir, a annoncé le parquet de Paris.

Abdoul Hakim Anaïev, d'origine tchétchène et né en 1997 comme l'assaillant, Khamzat Azimov, est mis en examen pour association de malfaiteurs terroriste en vue de préparer des crimes d'atteinte aux personnes, a précisé le parquet.

En fin d'après-midi, le procureur de Paris, François Molins, avait par ailleurs annoncé que deux jeunes femmes avaient été arrêtées en début d'après-midi dans le cadre de l'enquête.

Khamzat Azimov a été abattu samedi soir par un policier après avoir tué un jeune homme et blessé cinq autres personnes, dont deux grièvement, avec un couteau de cuisine dans le quartier de l'Opéra, dans le deuxième arrondissement de Paris.

Le groupe Etat islamique (EI) a revendiqué l'attaque via son organe de propagande Amaq, qui a diffusé dimanche une vidéo de l'assaillant affirmant avoir agi en riposte à la coalition des "mécréants" en guerre contre l'EI en Syrie et en Irak.

Selon François Molins, la revendication a été authentifiée et les parents de Khamzat Azimov, également arrêtés à la suite de l'attaque, ont formellement reconnu leur fils sur la video d'allégeance. Leur garde à vue a cependant été levée mardi en l'absence d'éléments les incriminant à ce stade.

Lors d'une conférence de presse, le procureur a précisé que la section antiterroriste du parquet de Paris avait ouvert une information judiciaire, notamment pour assassinat et tentative d'assassinats en relation avec une entreprise terroriste.

Lors de ses attaques de passants avec un couteau de cuisine dont il a finalement cassé la lame, Khamzat Azimov a été entendu criant plusieurs fois "Allah Akbar". Un homme d'une trentaine d'années, est mort d'une hémorragie causée par dix plaies dont une "tentative d'égorgement", a précisé François Molins.

Quand il s'est finalement retrouvé face à des policiers, l'assaillant a marché sur eux en criant "Je vais vous buter, je vais vous planter". Une première tentative de l'arrêter avec un Taser ayant échoué, un des policiers l'a abattu.

DEUX FICHES "S"

Khamzat Azimov, qui avait échoué en première année de médecine et faisait des études d'infirmier, n'avait pas d'antécédent judiciaire mais était inscrit au fichier des signalement pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT), a précisé le procureur.

La perquisition de son domicile parisien a permis de saisir un disque dur dont l'analyse a mis en évidence des recherches sur internet sur l'islamisme, le terrorisme et la Syrie.

Il faisait aussi l'objet d'une fiche "S" depuis le 7 juillet 2016 en raison de ses liens avec la mouvance islamiste et de ses liens d'amitié avec Abdoul Hakim Anaïev, résidant à Strasbourg.

Les deux amis avaient été entendus par la section anti-terroriste de la brigade criminelle en 6 avril 2017 dans le cadre d'un procédure visant notamment une jeune femme qui avait tenté de rejoindre la Syrie le 10 janvier 2017 après s'être mariée religieusement avec Abdoul Hakim Anaïev.

Il fait lui aussi l'objet d'une fiche "S" mais il n'a pas non plus d'antécédents judiciaires. Les investigations ont notamment permis d'établir qu'il avait eu une activité "très soutenue" sur internet dans la nuit de l'attentat. Mais son téléphone, qu'il dit avoir perdu, n'a pas été retrouvé.

Selon le procureur, il conteste une quelconque participation ou implication dans les attaques et leur préparation.

Les deux jeunes femmes interpellées jeudi en début d'après-midi dans la région parisienne dans le cadre de l'information judiciaire sont des proches de Khamzat Azimov et de son ami.

(Emmanuel Jarry, édité par Yves Clarisse)