Trois militantes des droits des femmes libérées en Arabie saoudite

reuters.com  |   |  306  mots

RYAD (Reuters) - Trois militantes saoudiennes des droits des femmes qui avaient été arrêtées la semaine dernière ont recouvré la liberté, ont annoncé jeudi leurs consoeurs et Amnesty International.

L'ONG de défense des droits de l'homme avait fait état récemment de l'arrestation d'au moins 11 militantes, à quelques semaines de la levée de l'interdiction faite aux femmes de conduire un véhicule dans le royaume.

Ces femmes militaient aussi de la fin du système de tutelle masculine, en vertu duquel les femmes doivent obtenir l'aval d'un homme de leur entourage pour ce qui relève des grandes décisions à prendre.

Amnesty a d'abord annoncé la libération d'Aïcha al Manea, 70 ans, qui se bat pour les droits des femmes dans le royaume saoudien depuis les années 1990.

D'autres militantes ont ensuite fait état de la libération de Hassa al Cheikh et Madeha Aladjrouch, qui militent elles aussi depuis 1990 pour le droit des femmes à conduire.

Les conditions de leur libération n'ont pas été rendues publiques.

Certains craignent que les autres femmes emprisonnées - qualifiées de "traîtres" et "d'agents de l'étranger" par les médias d'Etat - ne demeurent durablement derrière les barreaux.

Le gouvernement saoudien n'a fait aucun commentaire.

L'arrestation de ces militantes a été interprétée par les défenseurs des droits humains et des diplomates comme un moyen de donner des gages au courant conservateur hostile aux réformes sociétales initiées par le prince héritier Mohamed ben Salman.

Ce pourrait aussi peut-être un message adressé aux activistes pour qu'elles ne réclament pas davantage de droits que ceux que les autorités sont prêtes à leur accorder.

(Sarah Dadouch et Stephen Kalin; Eric Faye et Tangi Salaün pour le service français, édité par Danielle Rouquié)