La Russie doute de la fiabilité des propos de Ioulia Skripal

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La russie doute de la fiabilite des propos de ioulia skripal[reuters.com]
(Crédits : Dylan Martinez)

MOSCOU (Reuters) - La Russie a fait part de ses doutes sur les premières déclarations faites à la presse britannique par Ioulia Skripal, la jeune femme empoisonnée en compagnie de son père, un ex-membre des services secrets russes, par un agent neurotoxique début mars en Angleterre.

Les autorités britanniques accusent la Russie d'être à l'origine de cette attaque au gaz innervant contre Ioulia et Sergueï Skripal dans la petite ville de Salisbury dans le sud de l'Angleterre. Moscou dément toute implication dans cette affaire qui a accru les tensions diplomatiques entre les deux pays.

Ioulia Skripal avait déclaré mercredi qu'elle était reconnaissante de la proposition d'aide présentée par l'ambassade de Russie en Grande-Bretagne mais qu'elle ne souhaitait pas se rendre disponible.

Ioulia Skripal avait fait cette déclaration à Reuters lors d'une rencontre dans un lieu tenu secret à Londres. S'exprimant en russe et en anglais, elle avait remis un communiqué qu'elle affirmait avoir écrit elle-même en russe et en anglais.

"Nous n'avons aucune raison d'avoir confiance et de croire à cela", a déclaré Dmitry Peskov, le porte-parole du Kremlin, devant la presse.

"Nous ne savons toujours pas dans quel état de santé est Ioulia Skripal", a poursuivi Peskov. "Nous ne savons pas si elle a fait cette déclaration de son propre chef ou si elle a subi des pressions. Nous ne savons pas où elle est et dans quelle mesure ses droits sont respectés", a-t-il ajouté.

La Russie a demandé à plusieurs reprises à avoir accès à Ioulia Skripal, faisant valoir que le droit international l'autorisait à s'entretenir avec ses ressortissants.

Moscou avait également fait part de ses craintes concernant le fait que Ioulia et Sergueï Skripal étaient retenus contre leur volonté.

La presse russe s'est fait l'écho jeudi des doutes émis par le Kremlin, le tabloïd Komsomolskaïa Pravda citant un psychologue qui décrit la jeune femme comme une écolière "récitant sans se tromper un poème appris par coeur".

(Pierre Sérisier pour le service français)