Travert contre un amendement sur le glyphosate

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Travert contre un amendement sur le glyphosate[reuters.com]
(Crédits : Gonzalo Fuentes)

PARIS (Reuters) - Le ministre de l'Agriculture a déclaré vendredi qu'il était opposé à un amendement consistant à proscrire en France le glyphosate sous trois ans porté par un député proche du ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, qui le soutient.

"La ligne du président, elle est claire et elle tient en deux phrases : (...) c'est mobilisation de la recherche des instituts techniques pour se passer du glyphosate dans les trois ans et (...) pas d'interdiction sans solution pour les agriculteurs", a déclaré Stéphane Travert sur franceinfo.

Le bannissement de cet herbicide aux effets controversés sur la santé ne figure pas à ce stade dans le projet de loi sur l'agriculture et l'alimentation mais un député de la majorité a mis le sujet à l'ordre du jour par le biais d'un amendement.

Cette proposition, portée par Matthieu Orphelin, prévoit d'inscrire dans le marbre l'engagement d'Emmanuel Macron consistant à proscrire le glyphosate sous trois ans, tout en laissant la porte ouverte à des dérogations.

"Aujourd'hui, il n'est pas nécessaire que ce soit dans la loi dès lors où nous prenons des engagements", a déclaré Stéphane Travert. "Il y aura un débat. Mais aujourd'hui, nous ne donnerons pas un avis favorable, bien évidemment".

"C'est la position du gouvernement qui importe (...). Moi j'incarne cette position du gouvernement".

La position française, définie par le chef de l'Etat, est plus ambitieuse que celle de l'Union européenne, qui a renouvelé au mois de novembre l'autorisation du glyphosate pour cinq ans.

Le ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, plaide de côté pour que l'interdiction du glyphosate soit bien inscrite dans la loi car, a-t-il dit il y a une semaine sur BFM TV, "si on ne se fixe pas ces points d'étape, je sais très, très bien qu'il ne se passera rien".

Il a promis de faire au cours de l'été un bilan de son action au gouvernement, prélude à une décision sur son avenir.

Lors des débats en commission, le gouvernement avait donné un avis défavorable à un amendement - finalement rejeté - qui prévoyait une interdiction sèche à compter du 1er juillet 2021, sans dérogation.

(Caroline Pailliez, édité par Yves Clarisse)