Brexit : Barnier prêt à améliorer les propositions sur l'Irlande

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(Crédits : Yves Herman)

BRUXELLES (Reuters) - L'Union européenne est prête à répondre aux principales inquiétudes du gouvernement britannique sur le statut de l'Irlande du Nord après le Brexit, a déclaré mardi Michel Barnier qui entend ainsi augmenter les chances de parvenir à un accord lors du Conseil européen des 18 et 19 octobre, qualifié de "moment de vérité".

"Nous sommes prêts à améliorer cette proposition", a dit le négociateur en chef de l'UE pour le Brexit après avoir informé les ministres européens de l'état des discussions, à la veille de l'ouverture d'un Conseil européen informel à Salzbourg.

Selon une source gouvernementale britannique, Theresa May attend des dirigeants européens "de la bonne volonté et de la détermination" pour qu'ils donnent suite à son plan de sortie qui constitue un "arrangement équitable", et elle compte réitérer ce message lors du sommet informel en Autriche.

La Première ministre britannique a présenté en juillet son plan de sortie de l'UE, qui prévoit le maintien de liens commerciaux étroits avec le bloc et provoque d'importants remous au sein du Parti conservateur.

L'UE considère que le plan de Chequers, du nom de la villégiature officielle du Premier ministre britannique où il a été finalisé, est un bon point de départ mais rejette les propositions de Theresa May sur un futur accord douanier et sur l'Irlande du Nord.

"La plupart des contrôles peuvent avoir lieu loin de la frontière, dans les locaux des entreprises", a expliqué Michel Barnier au sujet de ces contrôles douaniers et réglementaires sur les marchandises qui transiteraient de la Grande-Bretagne à l'Irlande du Nord après la sortie du Royaume-Uni.

"DÉDRAMATISER"

D'après un accord de principe conclu en décembre dernier, Londres et Bruxelles se sont mis d'accord pour empêcher le rétablissement d'une frontière physique entre la République d'Irlande et la province britannique d'Irlande du Nord au cas où échoueraient les négociations sur un nouvel accord commercial entre l'UE et le Royaume-Uni.

Mais l'UE ne veut pas que l'Irlande du Nord soit utilisée par les Britanniques pour écouler leurs marchandises sans contrôles et pour profiter des avantages du marché unique sans ses inconvénients.

Le gouvernement de Theresa May exclut quant à lui toute "frontière" entre la Grande-Bretagne et l'Irlande du Nord.

Michel Barnier a expliqué qu'il étudiait tous les moyens permettant à l'UE de s'assurer que les Britanniques ne tricheront pas grâce au statut dérogatoire nord-irlandais. Il a déclaré qu'il s'agissait avant tout d'une politique d'assurance et répété qu'il souhaitait avant tout "dédramatiser" les conséquences du retrait britannique de l'UE, qui prendra effet le 29 mars 2019 à 23h00 GMT.

Il a toutefois souligné que le "backstop" devrait être "légalement opérationnel" et estimé que le Conseil européen des 18 et 19 octobre serait un "moment de vérité" pour savoir si un accord sur la sortie du Royaume-Uni est envisageable ou non d'ici la fin mars.

"C'est alors que nous verrons si l'accord que nous espérons est à notre portée", a conclu Michel Barnier.

(Alastair MacDonald, Gabriela Baczynska; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)