La nomination d'un ambassadeur français en Iran toujours en suspens

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PARIS (Reuters) - La France a confirmé mercredi que la nomination d'un ambassadeur français à Téhéran, poste inoccupé depuis deux mois, était toujours en suspens sans pour autant établir de lien direct entre ce "gel" et le projet d'attentat déjoué de Villepinte en juillet.

Citant un haut responsable du ministère des Affaires étrangères à Paris, le Figaro avait annoncé dans la matinée ce "gel" décidé selon le quotidien après la découverte par la France "de l'implication de certains cercles du pouvoir iranien" dans cette tentative d'attentat visant l'opposition iranienne.

"Nous avons un chargé d'affaires aujourd'hui à Téhéran, il y a un dialogue avec les autorités françaises et iraniennes, y compris au plus haut niveau", a-t-on indiqué dans l'entourage d'Emmanuel Macron, qui s'entretiendra mardi prochain aux Nations unies avec son homologue iranien Hassan Rohani.

"Nous sommes en train de travailler ensemble pour éclaircir ce qu'il s'est passé autour de cet événement de Villepinte, je ne dirais pas qu'il y a un lien direct entre les deux mais Téhéran nous a promis des éléments objectifs qui permettront de poursuivre nos relations diplomatiques telles qu'elles existent aujourd'hui dans les prochaines semaines".

L'Elysée avait fait savoir fin août qu'il y aurait une décision "le moment venu" sur le remplacement de son ambassadeur à Téhéran François Sénémaud - nommé en juin représentant personnel d'Emmanuel Macron pour la Syrie - précisant que cela supposait "une décision du côté français et une procédure avec l'Iran."

Les relations se sont tendues ces derniers mois entre Paris et Téhéran. En juillet, un "attentat terroriste" contre un rassemblement de l'opposition iranienne à Villepinte, près de Paris, a été déjoué. Téhéran a démenti toute implication et accusé le parti d'opposition présumé visé, les Moudjahidines du peuple, d'avoir monté toute l'affaire.

La semaine dernière, la République islamique a accusé les autorités françaises d'avoir tardé à réagir après une manifestation de militants kurdes devant l'ambassade d'Iran à Paris dont des vitres ont été brisées par des jets de projectiles.

Selon une note révélée fin août par Reuters, la France a par ailleurs recommandé à ses diplomates et représentants de reporter tout voyage en Iran en raison de risques sécuritaires et d'un "durcissement" des autorités iraniennes après le projet d'attentat déjoué de Villepinte.

La question de cette nomination pourrait être abordée mardi prochain lors de l'entretien bilatéral prévu entre Emmanuel Macron et Hassan Rohani en marge de l'Assemblée générale de l'Onu. Le chef de l'Etat français devrait à cette occasion selon l'Elysée, défendre une nouvelle fois l'accord sur le nucléaire iranien de 2015, dont Donald Trump a retiré les Etats-Unis en mai dernier.

"Notre objectif, c'est que l'Iran reste dans l'accord nucléaire, donc il faut convaincre le président iranien que c'est dans l'intérêt de l'Iran, au-delà de notre intérêt collectif", rappelle-t-on à Paris. "On sait bien qu'il y a des discussions internes à ce sujet en Iran, qu'il y a des fractures mais pour l'instant ça a tenu".

(Marine Pennetier, édité par Yves Clarisse)