Quatre pays d'accord pour accueillir les migrants de l'Aquarius

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Loiseau espere une solution pour l'aquarius dans la journee[reuters.com]
(Crédits : Guglielmo Mangiapane)

LISBONNE/PARIS (Reuters) - La France, L'Espagne, le Portugal et l'Allemagne se sont engagés mardi à accueillir les 58 migrants secourus par l'Aquarius en vertu d'un accord permettant au navire humanitaire de débarquer ses passagers à Malte après une nouvelle errance en mer Méditerranée.

L'embarcation, à laquelle le Panama a retiré son pavillon, se rendra ensuite à Marseille, ont précisé les services du Premier ministre français dans un communiqué.

"Les 58 personnes à bord de l'Aquarius, parmi lesquelles 17 femmes et plusieurs enfants en bas âge, pourront être prises en charge à Malte", peut-on lire dans ce communiqué. "La France, l'Allemagne, l'Espagne et le Portugal ont trouvé un accord pour la répartition solidaire des personnes secourues."

Des représentants de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) se rendront mercredi à Malte, a précisé Matignon.

Selon une source gouvernementale, la France accueillera 18 migrants et le ministère portugais de l'Intérieur a promis l'hospitalité à dix personnes en guise de "réflexe de solidarité à l'égard du flux de migrants tentant de rejoindre l'Europe".

"Avec Emmanuel Macron et d'autres dirigeants nous voulons montrer qu'une approche multilatérale est possible", a écrit le Premier ministre maltais, Joseph Muscat, sur Twitter.

Ce dernier et le président français ont abordé la question en marge de l'Assemblée générale des Nations unies, à New York, a fait savoir le ministre français de l'Intérieur, Gérard Collomb, à l'Assemblée nationale.

"TENSIONS"

Un accord du même genre, conclu entre cinq pays européens, dont la France, l'Espagne et le Portugal, avait permis le mois dernier à l'Aquarius d'accoster dans un port maltais avec, à son bord, 141 migrants recueillis au large de la Libye.

Plusieurs Etats européens, dont la France, plaident pour l'instauration d'un mécanisme pérenne de répartition permettant d'éviter ces crises récurrentes.

Mardi, les ONG SOS Méditerranée et Médecins sans Frontières, qui affrètent l'Aquarius, ont demandé l'autorisation d'accoster à Marseille, ce à quoi la France a opposé une fin de non-recevoir en invoquant le principe du port sûr le plus proche.

Depuis New York, Emmanuel Macron a également mis en avant des raisons de politique intérieure. [L8N1WB62X]

"Je suis conscient des tensions qui existent aussi dans notre pays", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse. "Si je me mets à dire la France devient le port d'accueil de tous les bateaux qui partent d'Afrique, d'abord ça n'est pas une solution à laquelle je crois et ensuite ça n'est soutenable même politiquement en France pour nos propres équilibres."

Le ministre italien de l'Intérieur et dirigeant de la Ligue (extrême droite), Matteo Salvini, a ordonné en juin la fermeture des ports d'Italie aux migrants et, difficulté supplémentaire, l'Aquarius a perdu son pavillon panaméen.

(Axel Bugge à Lisbonne, Emmanuel Jarry, Simon Carraud et Jean-Baptiste Vey à Paris, édité par Yves Clarisse)