Novartis supprime 2.550 emplois en Suisse et Grande-Bretagne

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Novartis va supprimer 2.200 emplois en suisse[reuters.com]
(Crédits : Arnd Wiegmann)

par John Revill

ZURICH (Reuters) - Novartis a annoncé mardi son intention de supprimer environ 2.550 postes en Suisse et en Grande-Bretagne au cours des quatre prochaines années, alors que le géant pharmaceutique entend doper sa rentabilité et se concentrer sur les nouveaux médicaments.

Quelque 2.150 emplois seront supprimés en Suisse, sur les sites du groupe à Bâle, Stein, Locarno et Schweizerhalle, et dans sa division de services aux entreprises.

Le géant pharmaceutique va également fermer une usine de fabrication de médicaments à Grimsby, dans le Nord-Est de l'Angleterre et supprimer 400 postes.

Novartis emploie actuellement 124.000 personnes à travers le monde. Mais après la scission de sa filiale ophtalmologique Alcon, prévue au début de 2019, ce chiffre passera à moins de 100.000 personnes d'ici 2022, a déclaré le directeur général Vas Narasimhan.

AUGMENTER LA MARGE D'EXPLOITATION

Le réseau de 66 usines de Novartis opère en deçà de ses capacités après l'expiration de brevets sur certains comprimés à volume élevé comme le Diovan destiné à traiter les maladies cardiaques, a-t-il précisé.

Alors que le laboratoire se tourne vers les thérapies géniques et biologiques comme Cosentyx, un traitement de l'arthrite, Vas Narasimhan a indiqué que ces réductions d'emplois étaient nécessaires pour augmenter la marge d'exploitation de sa division de médicaments de 31,3% actuellement à 35%, qui correspond selon lui à la norme du secteur.

"Notre portefeuille de médicament évolue de produits à volumes élevés vers des médicaments innovants plus spécialisés et plus personnalisés", a déclaré aux journalistes le médecin américain de 42 ans.

Les syndicats ont dénoncé ces suppressions de postes, dont l'industrie pharmaceutique suisse pâtira selon eux.

"Les travailleurs suisses, l'industrie pharmaceutique et l'économie exportatrice suisse en subiront massivement les effets négatifs", écrit Employés Suisse dans un communiqué.

Vas Narasimhan, sous la houlette duquel le bénéfice net du groupe a augmenté de 15% en 2017 à 7,7 milliards de dollars, cherche à faire de Novartis un fabricant de thérapies de pointe comme son traitement anticancéreux Kymriah, qui coûte 475.000 dollars par patient.

Il a vendu une entreprise américaine de médicaments génériques le mois dernier à la société indienne Aurobindo et une coentreprise de soins de santé grand public avec GlaxoSmithKline plus tôt cette année.

Ces réductions de postes surviennent après celles annoncées par d'autres laboratoires. Un millier de salariés de Takeda seront affectés par le déménagement d'un siège social aux Etats-Unis. De son côté, GlaxoSmithKline a annoncé la suppression de 650 postes aux Etats-Unis.

Le concurrent suisse de Novartis, Roche, a dit ce mois-ci accélérer ses réductions de coûts.

La restructuration de Novartis fait partie d'un programme annoncé en 2016 pour économiser environ un milliard de dollars par an, a déclaré Vas Narasimhan.

En prenant en compte les créations de postes, les pertes nettes d'emplois s'élèveront à 2.100.

Les analystes ont déclaré que ces annonces étaient conformes aux attentes.

Au début du mois, le président du groupe Jörg Reinhardt avait dit que Novartis allait rationaliser sa production dans le monde pour atteindre son objectif d'une croissance de sa marge opérationnelle en dépit de l'érosion des prix aux Etats-Unis.

Le titre Novartis prenait 0,9% à 82,54 francs à la Bourse de Zurich vers 10h45 GMT, faisant un peu mieux que l'indice regroupant les valeurs pharmaceutiques européennes (+0,56%).

(Benoit Van Overstraeten et Catherine Mallebay-Vacqeur pour le service français, édité par Jean-Michel Bélot)