"Gilets jaunes" : Toute la chaîne de commandement examinée, dit Nunez

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gilets jaunes: toute la chaine de commandement examinee[reuters.com]
(Crédits : Philippe Wojazer)

PARIS (Reuters) - Toute la chaîne de commandement des forces de sécurité, "jusqu'au plus haut", va être examinée après l'"échec" de la stratégie de maintien de l'ordre, à Paris, lors du 18e samedi de mobilisation des "Gilets jaunes", a déclaré lundi le secrétaire d'Etat à l'Intérieur, Laurent Nunez.

L'ancien patron du renseignement intérieur s'est lui-même livré à un mea culpa à la suite des violences résurgentes qui ont émaillé cette journée de manifestations, particulièrement sur l'avenue des Champs-Elysées.

"Je suis en charge des questions d'ordre public et de sécurité, forcément, c'est un échec", a-t-il dit sur RTL.

Selon Laurent Nunez, la doctrine de maintien de l'ordre en vigueur depuis le 1er décembre, consistant à rendre les policiers et les gendarmes très mobiles, "n'a pas fonctionné", comme le prouvent les scènes de saccages de boutiques sur l'artère commerçante la plus célèbre de Paris.

"Est-ce qu'il s'agit du positionnement des forces, (...) est-ce qu'il y a eu des difficultés dans la chaîne de commandement, est-ce qu'on a suffisamment tôt donné des instructions pour intervenir dès qu'il y a eu les premiers pillages ?", a encore déclaré le secrétaire d'Etat.

"C'est toute la chaîne de commandement qui va être examinée, y compris les échelons intermédiaires (...) jusqu'au plus haut", a poursuivi l'ex-directeur général de la sécurité intérieure.

Laurent Nunez a également mentionné les critiques adressées aux policiers et gendarmes concernant l'usage des lanceurs de balle de défense, des armes intermédiaires à l'origine de plusieurs blessures graves de manifestants.

"Est-ce que c'est parce qu'il y a eu un travail de sape, et je pèse mes mots, qui a conduit peut-être les fonctionnaires de police et de gendarmerie à plus de retenue ?", s'est-il interrogé.

En revanche, les services de renseignement, qui avaient "parfaitement mesuré" les risques d'émeutes, n'ont pas été pris en défaut, selon Laurent Nunez.

Le secrétaire d'Etat a participé dimanche à une réunion de crise à Matignon, en présence du Premier ministre, Edouard Philippe, du ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, et de la ministre de la Justice, Nicole Belloubet.

Edouard Philippe doit soumettre ce lundi des propositions à Emmanuel Macron, qui a promis samedi soir des "mesures fortes".

L'opposition a mis en demeure l'exécutif, singulièrement Christophe Castaner, de s'expliquer sur les scènes de chaos qui ont eu lieu samedi, après plusieurs semaines d'essoufflement du mouvement des "Gilets jaunes".

(Simon Carraud, édité par Pierre Sérisier)