Iran : Baisse des exportations de brut avant même de nouvelles sanctions US

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Iran: baisse des exportations de brut avant meme de nouvelles sanctions us[reuters.com]
(Crédits : Caren Firouz)

par Alex Lawler

LONDRES (Reuters) - Les exportations pétrolières de l'Iran sont tombées en mars à leur niveau quotidien le plus bas de l'année, selon des sources du secteur, avant même que les Etats-Unis n'exigent des pays importateurs qu'ils réduisent leurs achats afin de ne pas enfreindre leurs sanctions imposées à Téhéran.

Les expéditions sont en moyenne de 1,0 à 1,1 million de barils par jour (bpj) depuis le début du mois, selon des données de Refinitiv Eikon et de trois sociétés qui suivent les exportations iraniennes. En février, elles étaient au moins de 1,3 million de bpj.

Ces expéditions représentaient au moins 2,5 millions de bpj en avril 2018, un mois avant la dénonciation par les Etats-Unis de l'accord international de 2015 sur le programme nucléaire iranien et le retour à des sanctions américaines visant l'Iran.

Dans un discours prononcé jeudi à l'occasion du Nouvel An perse, l'ayatollah Ali Khamenei, Guide suprême de la révolution iranienne, a déclaré que la république islamique avait résisté aux sanctions américaines et a exhorté le gouvernement à augmenter fortement la production locale face aux pressions ennemies.

La baisse des expéditions iraniennes contribue certes à l mise en oeuvre de l'accord de réduction de la production conclu par l'"Opep+" (l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés, dont la Russie) mais elle se produit alors même que Washington doit imposer en mai de nouvelles sanctions aux exportations pétrolières iraniennes, mettant un terme aux exemptions actuellement en vigueur.

Mais de l'avis des analystes, il est peu probable que l'accord d'encadrement appliqué depuis le 1er janvier soit remis en question si l'Opep+ ne constate pas de réels signes de pénurie.

"Nous pensons vraiment que les exportations iraniennes diminueront après mai", dit Sara Vakhshouri, du cabinet de conseil SVB Energy International.

"Toutefois, nous ne pensons pas que l'Opep augmentera sa production pour anticiper une baisse des exportations iraniennes; elle le fera seulement s'il y a des signes évidents d'une nouvelle réduction des exportations de l'Iran et/ou du Venezuela sur le marché".

Le Venezuela, lui aussi membre de l'Opep, fait également l'objet de sanctions américaines qui freinent ses exportations.

(Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Marc Angrand)