Retour en prison pour Chelsea Manning, pour outrage à la justice

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(Crédits : Andrew Fischer)

WASHINGTON (Reuters) - L'Américaine Chelsea Manning, ex-soldat et source de WikiLeaks, a été déclarée coupable jeudi d'outrage à la justice pour avoir refusé de témoigner devant un grand jury fédéral et devra retourner en prison, a-t-on appris de source judiciaire.

Le juge fédéral Anthony Trenga a assorti sa sanction d'une amende de 500 dollars par jour si, passé un délai de 30 jours, Manning refuse encore de comparaître. L'amende passera à 1.000 dollars par jour sous 60 jours.

Avant de comparaître devant le tribunal fédéral d'Alexandria, en Virginie, l'ex-militaire avait réitéré jeudi son refus d'être entendue devant un grand jury sur ses contacts avec le site WikiLeaks.

"Encourir la prison à nouveau, peut-être dès aujourd'hui, ne change pas ma position", avait-elle dit.

L'ex-soldat a été condamnée à 35 ans de prison en 2013 par une cour martiale pour espionnage pour avoir transmis à WikiLeaks plus de 700.000 documents confidentiels alors qu'elle était analyste en poste en Irak.

Elle a passé sept ans en prison mais en est sortie en mai 2017, Barack Obama ayant commué le reste de sa peine.

Chelsea Manning a passé de nouveau 62 jours en prison cette année pour avoir refusé de témoigner devant un grand jury fédéral. Une nouvelle citation à comparaître lui a été remise alors qu'elle recouvrait la liberté. Nouveau refus. Nouvelle condamnation ce jeudi.

Les procureurs fédéraux n'ont pas clairement dit pourquoi ils souhaitaient la faire comparaître. Mais ses avocats ont rapporté que les questions portaient sur les documents qu'elle a transmis à WikiLeaks en 2010.

Le département américain de la Justice a révélé le mois dernier avoir inculpé le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, de complot en vue de pirater en 2010 un ordinateur du gouvernement américain avec Chelsea Manning, ancienne analyste de l'US Army.

L'inculpation a été enregistrée en mars 2018 sous le sceau de la confidentialité mais n'a été dévoilée qu'après l'arrestation d'Assange le 11 avril dernier à Londres, où il vivait reclus dans l'ambassade équatorienne depuis près de sept ans.

(Mark Hosenball; Henri-Pierre André pour le service français)