Estrosi voit en Sarkozy un "juge de paix" pour LR

reuters.com  |   |  488  mots
Estrosi propose une transition sarkozy pour lr[reuters.com]
(Crédits : Eric Gaillard)

PARIS (Reuters) - Le maire de Nice, Christian Estrosi, a demandé mercredi le report de l'élection du nouveau président des Républicains (LR) après les élections municipales et souhaité que Nicolas Sarkozy, joue dans l'intervalle le rôle de "juge de paix".

Laurent Wauquiez a démissionné de la présidence de LR à la suite de la déroute historique du parti héritier de l'UMP aux élections européennes du 26 mai (8,48% des suffrages).

La Haute autorité de LR a annoncé l'organisation de l'élection d'un nouveau président en octobre, alors que la survie du parti est menacée par une vague de dissidences. L'ancien ministre Jean Leonetti assure l'intérim.

Pour Christian Estrosi, faire de l'élection d'un nouveau président une priorité et repartir dans des débats de personnes à neuf mois des municipales est une erreur.

"La priorité pour moi serait de débattre de la ligne aujourd'hui. Est-ce qu'on va rester un parti sectaire ? Est-ce que tout de suite on décide de s'ouvrir ?" a déclaré à Europe 1 le maire de Nice, réputé "Macron-compatible".

"Il y a une autorité morale au-dessus de tout ce qui a une vraie légitimité dans notre mouvement, c'est Nicolas Sarkozy", a-t-il poursuivi. "Je considère que nous pourrions parfaitement faire appel à lui pour qu'il soit une sorte de juge de paix."

"Pas pour lui demander de présider, ce n'est pas sa vocation", a-t-il précisé. "Mais pour être une sorte de juge de paix qui nous rassemble et nous fédère, pour pouvoir traverser cette période d'élections locales dans des conditions beaucoup plus apaisées, beaucoup plus sereines."

En réponse à ces propos, Jean Leonetti a rapporté avoir suivi les "conseils" de Nicolas Sarkozy, contacté par ses soins.

"Bien entendu, le jour où j'ai assumé l'intérim j'ai appelé Nicolas Sarkozy, ça a été mon président, ça a été l'homme qui m'a nommé ministre", a-t-il dit devant l'Association des journalistes parlementaires. "Il est légitime que cette autorité morale qu'est Nicolas Sarkozy soit interrogée."

"Et si cela peut rassurer Christian (Estrosi) : j'ai appelé Nicolas Sarkozy et j'ai suivi ses conseils", a-t-il insisté.

"Un président intérimaire, à mes yeux il est temporaire (...) et donc je n'ai pas vocation à confisquer le pouvoir pendant des semaines et des semaines alors que je n'ai pas la légitimité des urnes", a encore déclaré Jean Leonetti.

Nicolas Sarkozy reste un des dirigeants de droite préférés des Français, selon un récent sondage Elabe pour BFM TV. Il a par ailleurs gagné six points en un mois, à 47% de bonnes opinions dans le dernier baromètre Ifop-Fiducial pour Paris Match et Sud Radio. L'ancien président se retrouve à la deuxième place des personnalités politiques préférées des sondés, derrière l'ancien ministre Nicolas Hulot.

(Emmanuel Jarry avec Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse)