Nouvelle enquête après l'intervention policière à Nantes

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(Crédits : Christian Hartmann)

NANTES (Reuters) - La plainte déposée après l'intervention controversée des forces de l'ordre le soir de la Fête de la musique, à Nantes, où un jeune homme a disparu, a été confiée à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), a indiqué mardi l'avocate des 89 plaignants.

Quatorze personnes avaient été repêchées cette nuit-là dans la Loire, alors que les policiers avaient fait usage de gaz lacrymogènes pour faire cesser une fête au bord du fleuve.

L'intervention s'était déroulée sur une partie d'une île de la Loire non munie de rambardes, alors qu'un certain nombre de participants étaient alcoolisés et/ou sous l'effet de stupéfiants.

Un jeune de 24 ans, Steve Maïa Caniço, est toujours porté disparu depuis l'intervention controversée des forces de l'ordre. Sa famille s'est constituée partie civile lundi dans le cadre de l'enquête confiée à un juge d'instruction.

L'enquête préliminaire qui a été confiée à l'IGPN par le parquet de Nantes devra pour sa part déterminer "si les policiers ont commis des infractions pénales dans le cadre de leur intervention" explique à Reuters Me Marianne Rostan. "Elle ne concerne pas exclusivement Steve Maïa Caniço, mais l'ensemble des participants à cette soirée."

Pour rappel, ses 89 clients avaient porté plainte le 3 juillet dernier pour "violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique" et "mise en danger de la vie d'autrui". Elle a en fait été confiée à l'IGPN le 10 juillet dernier, mais l'avocate n'en a eu connaissance que ce mardi.

"C'est une bonne chose, c'est la suite logique de notre plainte", a commenté Me Marianne Rostan. "On peut simplement regretter qu'il ait fallu cette plainte pour en arriver là, et que le parquet de Nantes n'ait pas ouvert d'enquête de sa propre initiative, comme l'a fait celui de Paris après le gazage de militants écologistes sur le pont de Sully", a dit l'avocate.

Cette enquête est en réalité la seconde confiée à l'IGPN depuis le début de l'affaire. La première, à caractère administratif, peut simplement déboucher sur des sanctions d'ordre disciplinaire.

Le Défenseur des droits, de son côté, s'est "saisi d'office" d'une quatrième enquête, distincte des trois premières ; cette autorité indépendante peut rédiger des rapports sur les faits, mais ne peut toutefois pas engager de poursuites

(Guillaume Frouin, édité par Yves Clarisse)