Grande-Bretagne : Un Brexit sans accord ne serait pas aussi grave que redouté, selon la BoE

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Grande-bretagne: un brexit sans accord ne serait pas aussi grave que redoute, selon la boe[reuters.com]
(Crédits : Pool New)

LONDRES (Reuters) - Le scénario du pire d'une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne sans accord serait moins dommageable pour l'économie britannique que précédemment redouté en raison des préparatifs en vue d'une telle éventualité réalisés depuis la fin de l'année dernière, a déclaré mercredi le gouverneur de la Banque d'Angleterre (BoE).

Mark Carney a aussi déclaré qu'il n'y avait pratiquement aucune chance que la BoE revienne sur sa politique de non intervention sur le marché des changes pour soutenir la livre en cas de forte baisse de la devise britannique après le Brexit.

Alors que la date-butoir du 31 octobre pour la sortie de l'UE se rapproche, il a dit que la BoE s'attendait désormais à une contraction de 5,5% de l'économie britannique en cas d'un Brexit désordonné entraînant un chaos aux frontières et des dégagements massifs vis-àvis des actifs britanniques.

Cette contraction est inférieure à celle de 8% envisagée dans les différents scénarios publiés en novembre, mais cela représenterait encore un coup très rude pour la cinquième économie mondiale et Mark Carney a plaidé à nouveau en faveur d'un accord de transition pour atténuer les effets du Brexit.

"Tous les accords commerciaux signés au cours des quatre dernières années prévoyaient une période de transition d'au moins 18 mois", a rappelé Mark Carney lors d'une intervention devant les parlementaires britanniques. "C'est un accord commercial à rebours qui est, à bien des égards, plus difficile... Il n'est manifestement pas souhaitable que cet ajustement se fasse du jour au lendemain."

Prié de dire à partir de quel niveau de dépréciation de la livre la BoE interviendrait pour la soutenir, Mark Carney a répondu : "Je voudrais souligner que nous n'avons jamais fait cela", rappelant que la devise britannique avait fortement chuté après le vote en faveur du Brexit en juin 2016 pour s'ajuster ensuite rapidement à la perspective d'une sortie du Royaume-Uni de l'UE.

"Je ne peux pas voir une circonstance dans laquelle nous interviendrions, qua ce soit pour des objectifs de fonctionnement du marché - mais il ne faut jamais dire jamais en la matière - mais en tout cas à titre personnel, je dirais jamais pour des motifs de politique monétaire."

La BoE peut mobiliser un fonds d'intervention sur le marché des changes pour des objectifs de politique monétaire, dont le d'un montant est relativement limité à 23,6 milliards de dollars (21,4 milliards d'euros) à fin août, selon des données gouvernementales publiées mercredi.

Elle peut mobiliser les réserves de change du pays d'un montant brut de 174,4 milliards de dollars à fin août mais elle doit obtenir l'aval du gouvernement pour le faire.

(William Schomberg, Marc Joanny pour le service français, édité par Juliette Rouillon)