Allemagne : L'Ifo abaisse le PIB 2019, attend une récession au 3e trimestre

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Allemagne: l'ifo abaisse le pib 2019[reuters.com]
(Crédits : Hannibal Hanschke)

BERLIN (Reuters) - L'Institut Ifo a abaissé jeudi sa prévision de croissance pour l'Allemagne en 2019 et annoncé que la première économie d'Europe serait en récession au troisième trimestre, dernière prévision à faire monter la pression sur la Banque centrale européenne (BCE) pour prendre de nouvelles mesures de soutien à la croissance.

L'Ifo a revu en baisse ses prévisions de croissance pour cette année, de 0,6% à 0,5%, tout en annonçant que l'économie allemande se contracterait probablement de 0,1% au troisième trimestre, ce qui marquerait l'entrée du pays en récession après une contraction de même ordre sur la période avril-juin.

"Les perspectives sont assombries par de grandes incertitudes", a dit Timo Wollmershäuser de l'institut, soulignant les risques potentiels de Brexit sans accord et de montée en puissance des tensions commerciales.

L'économie allemande est affaiblie par la contraction de son secteur manufacturier, très dépendant des exportations.

L'Ifo note que la faiblesse du secteur manufacturier se propage à d'autres secteurs de l'économie, dont la logistique et le secteur des services, et affecte le marché du travail.

L'institut prévoit une légère reprise de la croissance au quatrième trimestre. Il précise que ses prévisions sont fondées sur l'hypothèse qu'il n'y aura ni Brexit sans accord, ni escalade des tensions commerciales.

Pour l'année 2020, l'Ifo a également abaissé sa prévision de croissance du PIB, qui passe de 1,7% à 1,2%.

L'Institut allemand de politique macroéconomique (IMK) a déclaré de son côté jeudi qu'il y avait près de 60% de chances que l'économie allemande entre en récession.

L'Institut de Kiel pour l'économie mondiale (IfW) a lui aussi abaissé mercredi ses prévisions de croissance en raison de la guerre commerciale et de l'incertitude autour du Brexit.

A l'issue de la réunion de la BCE ce jeudi, les investisseurs attendent l'annonce d'une baisse de 10 ou 20 points de base du taux de dépôt, déjà en territoire négatif, mais ils ont des doutes en ce qui concerne l'annonce d'un nouveau programme de rachats d'actifs dans le cadre d'une politique de rachats d'actifs (quantitative easing/QE).

(Thomas Seythal, Juliette Rouillon pour le service français, édité par Patrick Vignal)