Mediaset renonce au calendrier de son projet MediaForEurope, prêt à discuter avec Vivendi

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Mediaset renonce au calendrier de son projet mediaforeurope, pret a discuter avec vivendi[reuters.com]
(Crédits : Stefano Rellandini)

MILAN (Reuters) - Les administrateurs de Mediaset ont pris note mercredi de l'incapacité du groupe à mettre en oeuvre selon le calendrier prévu le projet de fusion de ses filiales italienne et espagnole du fait d'une décision rendue par la justice espagnole mais ont réaffirmé la "validité industrielle" de MediaForEurope.

Ils ajoutent être prêts à discuter avec Vivendi, qui conteste devant les tribunaux ce projet de fusion, tout en estimant cependant que la proposition de dialogue du groupe français, actionnaire minoritaire de Mediaset, n'est pas à la hauteur des attentes.

"Attendu que la décision du tribunal espagnol rend impossible de mener à bien cette opération dans les délais prévus par la loi néerlandaise (2 octobre 2020), le conseil d'administration a accepté que le projet prévu, tel que délibéré le 7 juin 2019, n'était plus possible du fait de délais techniques", souligne Mediaset dans un communiqué.

"Confirmant la validité industrielle du plan MFE MediaForEurope, le conseil d'administration a lancé avec effet immédiat une étude sur la création d'un projet alternatif visant à atteindre les mêmes objectifs."

Ce projet de fusion des divisions italienne et espagnole sous une holding néerlandaise baptisée MediaForEurope est au coeur du contentieux entre Mediaset et Vivendi.

L'idée portée par la famille de Silvio Berlusconi, qui contrôle Mediaset, est de favoriser la formation d'alliances avec d'autres groupes de médias en Europe dans le but de mieux résister à la concurrence de Netflix et Google par exemple.

Mais Vivendi, le deuxième plus important actionnaire de Mediaset, s'y oppose, redoutant qu'il ne renforce la mainmise de la famille Berlusconi sur le groupe.

"La décision du tribunal de Madrid n'est qu'une conséquence de l'opposition instrumentale et préordonnée de Vivendi, qui agit dans son intérêt exclusif, également en tant que concurrent du groupe Mediaset", ajoute Mediaset dans le communiqué publié mercredi, dénonçant l'"hostilité préjudiciable" de Vivendi.

Le groupe français a fait part dans un courrier de sa volonté de négocier un accord et mettre terme à de longues années de blocage, avait-on appris mardi de source proche du dossier. Pour le moment, répond le conseil d'administration de Mediaset, le compte n'y est pas.

"Si Vivendi est vraiment prêt à discuter sérieusement de projets futurs sur une base concrète dans l'intérêt de tous les actionnaires, y compris les actionnaires majoritaires, Mediaset se tient prêt à venir à la table des négociations."

(James Mackenzie et Elvira Pollina; version française Nicolas Delame et Henri-Pierre André)