Suez émet des doutes sur l'offre de Veolia, dit avoir besoin de temps

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Suez a besoin de temps pour preparer des offres alternatives, dit son president[reuters.com]
(Crédits : Charles Platiau)

PARIS (Reuters) - Suez a besoin d'un peu de temps pour réunir des investisseurs afin de présenter une offre alternative à celle de Veolia, qui pose "beaucoup de questions" en termes de respect de la jurisprudence sur les OPA, a déclaré mercredi le président du groupe, Philippe Varin.

S'exprimant devant des commissions de l'Assemblée nationale, Philippe Varin a annoncé que Suez avait saisi en début de semaine l'Autorité des marchés financiers (AMF) et discutait avec les services de la concurrence de l'Union européenne au sujet de l'offre de son concurrent.

"A notre connaissance, un collège (de l'AMF) va se tenir très prochainement sur ce sujet", a-t-il dit, ajoutant qu'"à Bruxelles, tout prend un peu de temps".

"Je ne suis pas du tout certain que tout ceci aboutisse avant le 30 septembre", a-t-il ajouté.

Veolia a proposé fin août à Engie de lui racheter 29,9% de Suez avant de lancer une offre sur l'ensemble du capital de son concurrent. Le numéro un mondial du traitement de l'eau et des déchets a donné à Engie jusqu'au 30 septembre pour répondre à son offre.

"Je ne vois pas pourquoi Engie (...) accepterait un ultimatum de quatre semaines", a dit Philippe Varin devant les députés. "Nous avons besoin simplement d'un peu de temps pour préparer des offres alternatives."

Suez s'efforce de réunir des investisseurs à la fois français et étrangers pour reprendre la part de 32% dont Engie a décidé de se séparer fin juillet.

"Pour nous il s'agit de trouver des investisseurs qui sont prêts à venir prendre cette part (...) mais il ne faut pas le faire dans l'urgence en deux semaines, ce n'est pas possible" a dit le président de Suez.

Philippe Varin a en outre jugé que la structure de l'offre de Veolia, en deux temps, soulevait des questions en termes de respect de la jurisprudence car elle privilégiait Engie .

"Cette proposition ne respecte pas l'égalité de traitement des actionnaires puisqu'Engie est traité d'une certaine manière et les autres actionnaires un jour verront comment ils sont traités", a-t-il dit.

"Il y a beaucoup de questions à se poser quant à sa conformité avec la jurisprudence de l'Autorité des marchés financiers et celle de l'Union européenne."

"C'est une anomalie pour nous inédite et nous ne pourrons en rester là."

(Bertrand Boucey, édité par Blandine Hénault et Jean-Michel Bélot)