2020, année chaotique : le PIB de la France bondira de +19% au 3e trimestre et ne reculera "que" de 9% au total, prédit l'Insee

Par AFP  |   |  338  mots
Sur la vitesse de la reprise de l'activité économique, l'Insee appelle à la prudence, soulignant que "les carnets de commandes, en particulier à l'international, demeurent jugés peu garnis par les entreprises industrielles, ce qui n'augure pas d'un retour immédiat à la normale." (Crédits : CHARLES PLATIAU)
Dans sa première prévision de croissance pour l'ensemble de 2020, l'institut de la statistique nationale prévoit une période particulièrement chahutée, avec un redémarrage plus rapide que prévu mais la suite, met en garde l'Insee, serait beaucoup plus poussive.

Le recul du produit intérieur brut (PIB) en France devrait être limité à 9% en 2020, selon la note de conjoncture publiée par l'Insee mercredi, alors que le gouvernement table sur un effondrement de 11% et la Banque de France de 10%.

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T1 -5,3%, T2 -17%, T3 +19%, T4 +3%, 2020 année chaotique

Après s'être contracté de 5,3% au premier trimestre puis de 17% au deuxième en raison de la pandémie de coronavirus, le PIB rebondirait de 19% au troisième trimestre puis de 3% au quatrième, précise l'Institut national des statistiques.

Il s'agit de la première prévision de croissance de l'Insee pour l'ensemble de 2020, ainsi que pour les 3e et 4e trimestres.

"Les perspectives de production se redressent très nettement : la vigueur de ce rebond tient beaucoup à la faiblesse du point de départ, c'est-à-dire de l'activité économique en période de confinement", selon la note.

L''illusion d'une reprise rapide

"Cependant les carnets de commandes, en particulier à l'international, demeurent jugés peu garnis par les entreprises industrielles, ce qui n'augure pas d'un retour immédiat à la normale", tempère l'institut.

Grâce aux mesures prises pendant les huit semaines de confinement pour préserver le tissu économique et l'emploi, "les premières marches de la reprise ont pu être gravies assez rapidement, peut-être plus que prévu. Ce sont les dernières qui risquent d'être les plus difficiles, concernant surtout les secteurs les plus touchés par la crise", met encore en garde l'Insee.

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L'institut prévient que ses estimations sont soumises "à beaucoup d'incertitudes, liées avant tout à la situation sanitaire en France et dans le monde".

Il s'agit de la septième note de conjoncture publiée par l'Insee depuis le 26 mars. Les prochaines seront publiées le 23 juillet et le 27 août.

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