À quoi sert vraiment l'argent des radars automatiques ?

Par latribune.fr  |   |  377  mots
En 2016, le produit des amendes liées aux infractions de la route s'est élevé à 1,8 milliard d'euros.
Recettes fiscales pour l'État ou financement de l'amélioration routiers ? Souvent qualifiés de "pompes à fric" par les automobilistes, l'utilisation des recettes perçues par les radars (920 millions d'euros en 2016) est très contrôlée et détaillée dans un rapport publié ce mardi.

Les radars n'ont-ils vraiment pour seul but que de renflouer les caisses de l'État ? Loin de là : seuls 8,2% (75,4 millions d'euros) des 920 millions d'euros de recettes des radars automatiques sont affectés au désendettement de l'Etat, indique mardi un rapport officiel indexé au Projet de loi de finances de l'année 2013.

"Ce premier rapport officiel, qui sera publié chaque année en annexe du Projet de loi de finances, témoigne du désir de transparence pour répondre aux détracteurs de la sécurité routière: on entendait que les radars c'était des pompes à fric, des recettes fiscales pour l'Etat", a expliqué à l'AFP Emmanuel Barbe, délégué interministériel à la sécurité routière.

Dans le détail, ces 8,2% proviennent "uniquement des recettes liées aux amendes forfaitaires majorées".Les 91,8% restants sont consacrés à la lutte contre l'insécurité routière, notamment à l'amélioration du réseau routier. Ces 845,2 millions sont répartis entre l'Agence de financement des infrastructures de transports de France (351,5 millions d'euros), les collectivités territoriales (254,7 millions d'euros) et la Délégation à la sécurité routière (239 millions d'euros).

Ils ont notamment servi au bitumage du réseau routier national, à la mise en sécurité de tunnels, au percement de galeries de sécurité, à la pose de panneaux de signalisation intelligents (panneaux à messages variables) ou encore à déployer et maintenir les systèmes automatiques de contrôle et de sanction.

La mortalité routière en hausse pour la troisième année consécutive

Les 4.398 radars ne sont pas implantés "en considération d'intérêts financiers mais uniquement pour contribuer à la réduction des morts et des blessés sur nos routes", fait valoir le ministère. En 2016, le produit des amendes liées aux infractions de la route s'est élevé à 1,8 milliard d'euros, dont 920 millions d'amendes des radars automatiques. Les 897 autres millions correspondent aux amendes de stationnement et des contraventions émises par la police de circulation.

Depuis 2003, les recettes des radars n'ont cessé d'augmenter et devraient rapporter plus d'un milliard d'euros à l'Etat en 2018. Malgré les campagnes de prévention lancées par l'État, la mortalité routière, elle, connaît sa troisième année d'augmentation consécutive, une première depuis 1972.

(avec AFP)