Acte VIII des "Gilets jaunes" : ce qu'il faut retenir de la mobilisation

Par latribune.fr  |   |  633  mots
(Crédits : JEAN-PAUL PELISSIER)
Près de 50.000 "Gilets jaunes" ont été recensés dans toute la France samedi pour la huitième journée de protestation, contre 32.000 la semaine dernière. Des heurts ont éclaté dans la capitale et dans plusieurs villes de l'Ouest. "Justice sera faite", a promis le chef de l'Etat Emmanuel Macron.

Après la trêve des fêtes de fin d'année, la mobilisation des "Gilets jaunes" est repartie à la hausse samedi 5 janvier pour l'Acte VIII. Sur l'ensemble de la journée, 50.000 "Gilets jaunes" ont été recensés à travers le pays selon la police, contre 280.000 au plus fort de la mobilisation mais 32.000 la semaine dernière, a déclaré sur LCI le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner. Ce dernier a également précisé que plus de 56.000 membres des forces de l'ordre étaient mobilisés samedi.

Sur les pancartes arborées par les manifestants, dont beaucoup réclamaient des référendums d'initiative citoyenne (RIC), les slogans suivants ont été écrit : "Macron, toi et la clique, tous au smic", "Macron prix Nobel du mépris", "Indignez-vous : trop de taxes, trop de suicides, trop de SDF. Réveillez-vous", "Le roi Macron donne des miettes aux gueux".

La mobilisation des "Gilets jaunes" a parfois viré à l'affrontement avec les forces de l'ordre, suscitant l'indignation du chef de l'Etat. "Une fois encore, une extrême violence est venue attaquer la République - ses gardiens, ses représentants, ses symboles", a réagi Emmanuel Macron sur Twitter en fin de journée.

Ministère attaqué avec un engin de chantier

Parmi les incidents ayant émaillé la journée, le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, a dû être évacué de ses bureaux rue de Grenelle à Paris après une intrusion de "Gilets jaunes" qui ont défoncé la porte du ministère avec un engin de chantier. Une enquête est ouverte, selon le parquet de Paris. "S'attaquer à un ministère, c'est s'attaquer à notre bien commun, la République. Les auteurs de ces actes inqualifiables sont des ennemis de la démocratie", a-t-il commenté sur Twitter.

Toujours à Paris, quelques heurts entre manifestants et forces de l'ordre ont également éclaté non loin du musée d'Orsay, où une péniche a été incendiée. Des dégâts ont aussi été constatés sur le boulevard Saint-Germain où des voitures, des scooters et du mobilier urbain ont été vandalisés et incendiés. La tension était palpable en début de soirée sur l'avenue des Champs-Elysées. Dans la capitale, la préfecture de police a recensé 3.500 manifestants. Selon la préfecture, 24 personnes ont été interpellées.

Les radicaux "nuisent à cette mobilisation légitime"

Des échauffourées ont aussi éclaté entre forces de l'ordre et "Gilets jaunes" samedi dans plusieurs villes de l'Ouest dont Caen, Nantes et Bordeaux, tandis qu'à Rennes, un groupe de manifestants a cassé une porte d'accès à la mairie.

Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, a assuré que ce mouvement n'était "pas représentatif de la France". Il a également insisté sur la "détermination" du gouvernement face à cette contestation qui fait vaciller l'exécutif depuis un mois et demi.

"Nos institutions sont solides. Notre détermination est totale face à ceux qui attaquent, brûlent ou brutalisent" a-t-il écrit sur Twitter.

Le secrétaire d'Etat Laurent Nuñez a pour sa part évoqué sur le plateau de BFM TV des "débordements de factieux extrêmement violents" émanant d'individus qui "cherchent à faire tomber la démocratie."

"Nous devions assister aujourd'hui à une manifestation pacifique à Paris, et les plus radicaux s'emploient, une fois de plus, à nuire à cette mobilisation légitime", a regretté Jacline Mouraud, une des figures de ce mouvement protéiforme qui a ciblé la hausse du prix des carburants avant de porter des revendications plus larges.

(avec agences)