Alain Juppé : "Je ne serai pas candidat"

Par S.M.  |   |  360  mots
Au cours d'une allocution sobre, le prétendant malheureux de la primaire de novembre dernier a déploré le retrait du soutien d'une partie du centre et regretté la "radicalisation" d'un noyau de militants LR.
Le maire de Bordeaux a affirmé devant la presse, lundi, qu'il n'incarnait pas "le renouveau souhaité par les Français".

Les appels reçus par Alain Juppé "tout au long de la semaine" n'auront servi à rien. S'exprimant depuis Bordeaux, ville dont il est maire depuis 2006, l'ancien Premier ministre a "confirmé, une bonne fois pour toutes, qu'[il] ne [sera] pas candidat à la présidence de la République". "Pour moi, il est trop tard, je n'incarne pas le renouveau souhaité par les Français."

"Je n'ai pas l'intention de m'engager dans des tractations partisanes ni marchandage de postes. Je ne suis donc pas en mesure aujourd'hui de réaliser le nécessaire rassemblement autour d'un projet fédérateur (...). Je le répète pour moi il est trop tard, mais il n'est pas trop tard pour la France, il n'est jamais trop tard pour la France."

Au cours d'une allocution sobre, teintée d'amertume et de gravité face à la situation dans laquelle se trouve la candidature de la droite et du centre, le prétendant malheureux de la primaire de novembre dernier a déploré le retrait du soutien d'une partie du centre et regretté la "radicalisation" d'un noyau de militants LR, présent dimanche après-midi au Trocadéro pour soutenir François Fillon.

Un sentiment de "gâchis"

Admettant qu'il ne répondait pas "pleinement à l'exigence d'exemplarité", Alain Juppé a cependant insisté sur le fait qu'il n'avait pas été inquiété pour "enrichissement personnel" et que sa famille n'avait jamais été exposée. Manière de viser (indirectement) François Fillon et sa gestion de la crise dans laquelle son entourage et lui-même sont plongés depuis plus d'un mois, ajoutant que "l'obstination" de l'ancien Premier ministre conduisait à une "impasse".

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Assurant qu'il se tenait prêt à dialoguer avec Nicolas Sarkozy et François Fillon, Alain Juppé a déploré un "gâchis" pour sa famille politique, alors que Fillon "avait un boulevard devant lui". Et de rappeler, avec insistance, qu'il avait à l'époque été "fair-play" en lui apportant, à plusieurs reprises, son soutien.