APL, emplois aidés, CSG... : Emmanuel Macron fait le point

Par latribune.fr  |   |  839  mots
Le président de la République a affirmé songer à une nouvelle baisse des APL, contre une diminution des loyers.
Dans un entretien accordée à l'hebdomadaire Le Point, le président de la République a évoqué de nombreux sujets brûlants en matière d'économie. Retour en détail sur les annonces et précisions apportées concernant les principales mesures annoncées depuis sa prise de fonction.

Alors que doivent être présentées ce jeudi les ordonnances réformant le Code du travail, Emmanuel Macron s'est étendu sur le sujet dans les colonnes de nos confrères du Point. Mais pas seulement. Aides au logement, CSG et emplois aidés ont, entre autres, été abordés dans cet entretien fleuve.

■ Aides au logement

Baisse des aides au logement contre baisse des loyers. C'est le marché proposé par Emmanuel Macron aux propriétaires et professionnels du logement. Le chef de l'Etat envisage ainsi d'aller au-delà de la baisse controversée de 5 euros des APL effective à partir d'octobre. Une décision vivement critiquée durant l'été par les syndicats et les six millions de ménages bénéficiaires des aides.

| Lire Baisse des APL : Edouard Philippe admet que ce n'était "pas intelligent"

Alors que l'aide personnalisée au logement (APL) alimente selon lui la hausse des loyers, le chef de l'Etat préconise "un choc d'offre", que doit permettre un projet de loi présenté à l'automne. "Il faut libérer le droit de l'urbanisme, les procédures, réduire les coûts, les normes, libérer le foncier public et parapublic plus fortement en permettant de vendre à bas prix, simplifier ces règles en ciblant en particulier les zones tendues, c'est-à-dire le Grand Paris, Lyon et la frontière suisse, ainsi qu'Aix-Marseille", explique Emmanuel Macron. "Dans ces endroits-là, nous allons mettre en place un système d'exception pour réduire les coûts."

■ Emplois aidés

Dans cet entretien accordé à Laureline Dupont, Etienne Gernelle et Sébastien Le Fol, le président de la République est également revenu sur la réduction des emplois aidés : "C'est de la subvention déguisée vers les collectivités locales ou le secteur associatif", explique le chef de l'Etat qui rappelle que "le taux de retour à l'emploi durable des personnes concernées est en effet très faible".

Si "certains" emplois aidés sont "utiles", d'autres ne le sont pas, juge le président, pour qui dans le premier cas, ils doivent "entrer dans la dotation des collectivités locales ou dans les subventions aux associations". "Mais qu'on ne nous dise pas que c'est une politique de l'emploi !"

Le Premier ministre Edouard Philippe avait évalué la semaine dernière la réduction des emplois aidés à 320.000 en 2017 pour 459.000 en 2016. Mercredi, Matignon a annoncé que le gouvernement recevrait "d'ici la fin de la semaine" les représentants des collectivités territoriales qui se sont inquiétées de cette baisse, à quelques jours de la rentrée scolaire.

■ Code du travail

Alors que les ordonnances réformant le Code du travail sont présentées ce jeudi, Emmanuel Macron s'est logiquement exprimé sur le sujet. "La réforme du marché du travail est une réforme de transformation profonde et, comme je m'y suis engagé, elle doit être assez ambitieuse et efficace pour continuer à faire baisser le chômage de masse et permettre de ne pas revenir sur ce sujet durant le quinquennat."

Il a justifié également son choix d'agir très rapidement, par ordonnances. "Cela met du temps à se décliner dans les comportements et à produire ainsi tous ses résultats", assure-t-il, convaincu qu'"on ne change pas une société par une loi ou un décret, cela prend entre dix-huit et vingt-quatre mois pour infuser".

A ce titre, il place en premier lieu la nécessité de "simplifier drastiquement la vie des entreprises de moins de 50 salariés" afin de leur permettre de "négocier des accords d'entreprise, y compris lorsque les syndicats ne sont pas présents, par l'intermédiaire des représentants du personnel, voire directement avec leurs salariés, dans les plus petites".

Pour les entreprises au dessus de 50 salariés, il répète sa volonté de "simplifier de manière radicale les instances de représentation du personnel", en la réduisant à une seule instance. "Cela atténuera les effets de seuil, c'est-à-dire ces situations qui voient des entreprises refuser de grossir par crainte des contraintes nouvelles que cela entraîne."

■ CSG

Concernant la contribution sociale généralisée (CSG), Emmanuel Macron a souhaité rassurer. "Les contributeurs nets (de la hausse de la CSG) seront les 60% de retraités les plus aisés - dont la plupart s'y retrouveront avec la suppression de la taxe d'habitation pour 80% des Français", affirme Emmanuel Macron.

| Lire aussi CSG ou TVA, quel impôt pour protéger la compétitivité ?

"Les pauvres d'aujourd'hui sont souvent moins les retraités que les jeunes. Je leur demande donc, pour les plus aisés, un effort, je l'ai dit. Et leur effort permet de récompenser le travail", souligne-t-il. "La baisse des cotisations est tout sauf anecdotique et représentera plus de 250 euros au niveau du Smic."

Le président de la République avait annoncé pendant la campagne son souhait d'augmenter la CSG de 1,7 point, en épargnant toutefois les chômeurs et les 40% de retraités les plus modestes.

(Avec AFP)