Assistants du FN : Marine Le Pen refuse d'être entendue par la police

Par latribune.fr  |   |  502  mots
Pour pouvoir entendre Marine Le Pen, les juges n'ont plus qu'une seule solution : demander la levée de son immunité parlementaire de l'élue d'extrême droite.
"Si vous recevez une convocation par la police ou la gendarmerie, vous devez vous y rendre obligatoirement. Cette obligation s'applique, quel que soit le motif de la convocation, à tout citoyen." Mais Marine Le Pen est protégée par l'immunité parlementaire.

Après le "PenelopeGate" de François Fillon, toujours en cours, l'enquête sur les assistants parlementaires du Front National au Parlement européen vient à son tour de passer la vitesse supérieure. Lundi, la police judiciaire perquisitionnait le siège du Front National à Nanterre, dans les Hauts-de-Seine (pour la deuxième fois en un an). Mercredi matin, elle auditionnait deux assistants de Marine Le Pen, soupçonnés d'avoir été employés fictivement à Bruxelles.

Mercredi 22 février au soir, on apprenait la mise en examen de l'une de ces deux personnes, Catherine Griset, chef de cabinet de Marine Le Pen, pour recel d'abus de confiance.

Et parallèlement, Marine Le Pen elle-même était convoquée par la police pour une audition libre le même mercredi 22 février à 14 heures (convocation que l'on apprend ce vendredi 24 février 2017, et qui aurait été adressée mardi soir à l'élue frontiste).

Cette convocation, elle la refuse tout net, a-t-on appris ce matin de source judiciaire -confirmant une information du Monde - et auprès de son avocat Me Rodolphe Bosselut, ce dernier fustigeant la "précipitation" présumée des enquêteurs :

"Elle considère que le risque c'est l'instrumentalisation de la justice durant la campagne électorale" (...) "Elle se rendra à toute convocation après les élections", a assuré Me Bosselut, refusant de préciser s'il parlait des élections présidentielle ou législatives.

Selon Le Monde, le courrier qu'elle a adressé aux enquêteurs indique qu'elle ne se rendra à aucune convocation jusqu'aux législatives des 11 et 18 juin.

"La justice n'est pas un pouvoir, c'est une autorité,"

Mercredi soir 22 février, sur TF1, la présidente du FN avait fustigé un "risque très lourd d'instrumentalisation de la justice", ajoutant contester "formellement" les faits.

"Cette enquête a été ouverte il y a deux ans, c'est quand même assez étonnant que brutalement, deux mois avant la présidentielle, il y ait cette très forte activité judiciaire", avait-elle dit.

L'élue frontiste a par ailleurs affirmé au JT de TF1, selon Le Monde :

« La justice n'est pas un pouvoir, c'est une autorité. Elle ne doit pas venir perturber, pour une enquête qui pourrait se dérouler plus tard, qui aurait pu se dérouler avant la campagne présidentielle, car c'est un moment démocratique important, fondamental dans notre pays. »

Marine Le Pen est protégée par l'immunité parlementaire que lui confère son mandat de député européenne, et elle ne peut faire l'objet d'aucune mesure coercitive tant que cette immunité n'est pas levée.

(Avec Reuters)

___

Pour en savoir plus, lire sur le site officiel du gouvernement Service-Public:

>LIRE AUSSI :