Assistants parlementaires : concerné par l'enquête préliminaire, Mélenchon, porte plainte

Par latribune.fr  |   |  488  mots
Jean-Luc Mélenchon va porter plainte pour "dénonciation calomnieuse" contre la dirigeante du Front national, Sophie Montel, à l'origine d'un signalement à la justice sur son utilisation des assistants parlementaires au Parlement européen.
Après des membres du FN, dont Marine Le Pen, du MoDem, du PS et de la droite, c'est au tour du leader de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon d'être concerné par l'enquête préliminaire du Parquet de Paris pour l'utilisation illégale d'assistants parlementaires au Parlement européen.

Le leader de La France insoumise (LFI) a annoncé qu'il allait porter plainte pour "dénonciation calomnieuse" contre la dirigeante du Front national, Sophie Montel, à l'origine d'un signalement à la justice sur son utilisation des assistants parlementaires au Parlement européen.

Le parquet de Paris a en effet élargi son enquête préliminaire, concernant des emplois présumés illégaux des assistants parlementaires européens. Le nom de Jean-Luc Mélenchon apparaît en effet dans l'enquête préliminaire visant également des eurodéputés du MoDem, des Républicains et du Parti socialiste ouverte.

"C'est le moment de dire qu'une dénonciation sans fondement est une dénonciation calomnieuse. C'est un délit. Il va donc en cuire à cette personne ! Comme à tous ceux qui auront relayé ladite dénonciation calomnieuse", écrit Jean-Luc Mélenchon sur son site Internet. "Je me prépare donc à porter plainte à mon tour pour dénonciation calomnieuse contre cette militante du FN et ses complices."

Il s'était déjà exprimé, mardi, lors du point presse hebdomadaire à l'Assemblée nationale.

"Aucun de mes assistants n'a jamais exercé aucune responsabilité politique ni à l'intérieur du Parti de gauche, ni pour La France insoumise. Jamais aucun, de toute la période du Parlement européen. Donc je ne sais pas pourquoi on me cherche noise", a déclaré le dirigeant de La France insoumise..

L'ex-candidat à la présidentielle assure que ses collaborateurs l'ont bien assisté dans ses tâches de député.

Un préjudice estimé à près de 5 millions d'euros

Le Parquet de Paris a ouvert, le 22 mars, une enquête préliminaire, qui a par la suite été élargie à Jean-Luc Mélenchon ainsi qu'à trois de ses ex-assistants.

Les enquêteurs cherchent à déterminer si des eurodéputés de tous bords ont mis sur pied un système qui aurait servi à rémunérer indûment du personnel politique avec des fonds alloués au travail parlementaire.

"Nous poursuivons notre logique de rupture avec le deux poids, deux mesures dont était victime le FN avec cette affaire de soupçons d'emplois fictifs sur les attachés parlementaires des députés européens du parti", a déclaré Sophie Montel, la députée FN à l'origine des accusations, au Parisien.

Et d'ajouter :

"Jean-Luc Mélenchon se présente comme un chevalier blanc, toujours prompt à donner des leçons aux autres. Aujourd'hui il est président d'un groupe parlementaire à l'Assemblée nationale, et un adversaire politique. Pourquoi la justice ne se pencherait-elle pas sur ses anciennes pratiques au Parlement européen comme elle le fait pour nous ?"

Dans une procédure distincte mais portant sur des soupçons similaires, plusieurs membres du FN, dont Marine Le Pen, ont été mis en examen pour "abus de confiance". Le Parlement européen estime à près de cinq millions d'euros le préjudice qu'il a subi du fait de ce système.

(Avec Reuters)