Au deuxième trimestre, le taux de chômage reste quasiment stable à 7,2% (Insee)

Par latribune.fr  |   |  707  mots
(Crédits : Reuters)
Au premier trimestre, 7,1% de la population active était sans emploi. Et sur le deuxième trimestre, la stabilité concerne pratiquement toutes les classes d'âge. A noter que le taux d'emploi des 55-64 ans a augmenté de 0,7 point alors que la réforme des retraites va entrer en vigueur le 1er septembre.

[Article publié le vendredi 11 août 2023 à 08h25 et mis à jour à 11h28] Le taux de chômage est resté quasiment stable au deuxième trimestre, à 7,2% de la population active en France (hors Mayotte) contre 7,1% au premier trimestre, selon les chiffres publiés vendredi par l'Insee. Le nombre de chômeurs au sens du Bureau international du travail (BIT) a progressé de 20.000, à 2,2 millions de personnes, relève l'Insee.

Le taux de chômage reste néanmoins inférieur de 0,2 point à son niveau d'il y a un an et de 3,3 points à son pic de mi-2015. « Il demeure très proche de son plus bas niveau mesuré depuis le deuxième trimestre 1982 (7,1%) », souligne l'institut.

Le taux de chômage des hommes diminue légèrement

« On a une tendance à la stabilité, comme le prévoyait notre dernière note de conjoncture en juin qui tablait sur un taux de chômage inchangé à 7,1% toute l'année 2023, commente Yves Jauneau, chef de la division synthèse et conjoncture du marché du travail de l'Insee. On retrouve cette stabilité ce trimestre sur les principaux indicateurs du marché du travail. »

« C'est cohérent, on a atteint un point bas dans la baisse du chômage, on est sur une forme de plateau », renchérit Mathieu Plane, directeur adjoint du département analyse et prévision de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).

L'économiste s'attend même « à une légère remontée à l'avenir dans un contexte de politiques budgétaire - réduction des déficits - et monétaire - remontée des taux d'intérêt - moins accommodantes », souligne-t-il. « Les entreprises ont aussi des pertes de productivité à rattraper depuis le Covid et pourraient faire de l'emploi une variable d'ajustement », s'inquiète-t-il.

Sur le trimestre, le taux de chômage est quasiment stable pour toutes les classes d'âge. Il est de 16,7% (+0,1 point) pour les 15-24 ans, en baisse de 1,1 point sur un an, et de 6,5% (+0,1) pour les 25-49 ans, presque au même niveau qu'un an auparavant (-0,1 point).  Celui des 50 ans ou plus s'établit à 5,1% (-0,1 point), au même niveau qu'il y a un an. Le taux de chômage des hommes diminue de 0,2 point à 7,2%, et se rapproche à nouveau de celui des femmes qui rebondit de 0,3 point à 7,1%.

Le taux de chômage de longue durée aux plus bas depuis début 2009

Le taux de chômage de longue durée (au moins un an) est stable sur le trimestre, à 1,8% de la population active, soit 564.000 personnes. Ce niveau est au plus bas depuis le premier trimestre 2009. Le « halo autour du chômage », c'est-à-dire les personnes désirant retourner sur le marché de l'emploi mais qui ne sont pas considérées comme chômeuses par le BIT (chercher effectivement un emploi et être disponible pour en prendre un), est quasiment stable, à 2 millions de personnes (- 7.000).

Quant au taux d'emploi des 15-64 ans, il est également stable à 68,6% et se maintient à son plus haut niveau depuis que l'Insee le mesure (1975). Mais, alors que la réforme des retraites va entrer en vigueur le 1er septembre, il augmente de 0,7 point pour les 55-64 ans.

Pour l'instant, le gouvernement maintient son objectif d'atteindre le plein emploi d'ici à 2027, soit un taux de chômage autour de 5%. Pour atteindre cet objectif, le gouvernement estime qu'il faut que l'économie crée 700.000 à 800.000 emplois supplémentaires d'ici la fin du quinquennat. « Cela veut dire une économie très dynamique », juge Mathieu Plane.

L'exécutif compte aussi sur l'effet de la dernière réforme de l'assurance-chômage, avec une réduction de la durée d'indemnisation de 25% depuis le 1er février. Une réforme qu'il veut voir reprise dans la négociation sociale sur de nouvelles règles d'indemnisation prévue à l'automne.

Cette négociation devra permettre aussi de financer la réorganisation du service public de l'emploi avec la création de France Travail, destinée notamment à renforcer l'accompagnement des allocataires du RSA vers l'emploi. Néanmoins, « la réforme du RSA ne se traduira pas forcément statistiquement par une baisse du chômage, car il s'agit de ramener vers l'emploi des personnes qui n'étaient pour partie même pas sur le marché du travail », prévient l'économiste.

(Avec AFP)