Assurance chômage : le gouvernement esquisse le cadre des négociations

Le gouvernement a adressé mardi aux partenaires sociaux la lettre de cadrage sur l'assurance chômage. Celle-ci doit permettre de fixer le cadre de la négociation, prévue d'ici mi-novembre. Pour rappel, elle doit porter sur les règles d'indemnisation des chômeurs applicables à compter de l'année prochaine.
Au deuxième trimestre 2023, le nombre de demandeurs d'emploi sans activité (catégorie A) est resté stable, approchant, mais sans passer dessous, la barre symbolique des 3 millions de chômeurs.
Au deuxième trimestre 2023, le nombre de demandeurs d'emploi sans activité (catégorie A) est resté stable, approchant, mais sans passer dessous, la barre symbolique des 3 millions de chômeurs. (Crédits : Reuters)

Les partenaires sociaux parviendront-ils à s'accorder sur le dossier de l'assurance chômage ? L'Unédic, organisme en charge de l'assurance chômage, est géré par les partenaires sociaux. Mais depuis la loi de 2018, leurs marges de négociations sont restreintes par une « lettre de cadrage ». Cette dernière a été adressée ce mardi aux syndicats et au patronat, afin d'esquisser les contours de la négociation prévue d'ici mi-novembre sur les règles d'indemnisation des chômeurs applicables à partir de 2024.

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Patronat et syndicats devront tenter de s'accorder sur ce dossier épineux « d'ici le 15 novembre » selon le document consulté par l'AFP. Son envoi a été précédé de séances de concertations en bilatérale. « Plusieurs objectifs sont visés », a souligné à la presse le cabinet du ministre du Travail Olivier Dussopt, dont « s'appuyer sur les acquis » des deux dernières réformes qui « ont contribué significativement à la réduction du taux de chômage » (actuellement à 7,1%).

Des marges de négociation réduites

Ces « acquis » sont d'une part le mode de calcul de l'indemnisation chômage - moins favorable depuis 2019 aux demandeurs d'emploi alternant chômage et contrats courts - et d'autre part « la contracyclicité », c'est-à-dire la modulation des règles d'indemnisation en fonction de la conjoncture économique. Depuis le 1er février, la durée d'indemnisation a ainsi été réduite de 25% et ne sera rallongée qu'en cas de forte dégradation économique et sociale.

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Les syndicats ne pourront donc pas remettre en cause lors de la négociation ces deux règles, qu'ils contestent pourtant vivement. Quant à la durée minimale d'emploi pour ouvrir un droit à l'indemnisation, passée de 4 à 6 mois, elle devra rester « suffisamment incitative à l'emploi ».

Côté objectifs financiers, le document fixe une trajectoire qui s'inscrit « dans l'atteinte du plein emploi à l'horizon 2027 » et demande à l'Unédic de contribuer davantage au financement de France Travail qui va remplacer Pôle emploi. Actuellement, l'Unédic finance Pôle emploi via une contribution à hauteur de 11% de ses recettes. L'objectif est que ce taux atteigne entre 12 et 13% en 2026.

Le nombre de chômeurs stable

Par ailleurs, précise la lettre de cadrage, les recettes de l'Unédic seront amputées chaque année (de 2 milliards dès 2023) pour financer la politique « en faveur du développement des compétences et de l'emploi », notamment l'objectif d'un million d'apprentis en 2027. Le but est aussi de participer au désendettement du régime de l'assurance chômage avec une « perspective de division par deux » de la dette fin 2026 par rapport à fin 2022, où elle atteignait 60,7 milliards d'euros.

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Au deuxième trimestre 2023, le nombre de demandeurs d'emploi sans activité (catégorie A) est resté stable, approchant, mais sans passer dessous, la barre symbolique des 3 millions de chômeurs. Selon les chiffres publiés la semaine passée par le ministère du Travail, le nombre de chômeurs (catégorie A) a diminué de 0,2% en France (hors Mayotte) au deuxième trimestre par rapport au trimestre précédent, soit 4.900 inscrits en moins, à 3,011 millions.

La loi plein-emploi à l'Assemblée en octobre

La dernière fois que le nombre de chômeurs de catégorie A a été sous la barre des 3 millions remonte au 3e trimestre 2011 (2,991 millions), il y a donc presque 12 ans. En incluant l'activité réduite (catégories B et C de Pôle emploi), le nombre de demandeurs d'emploi est en légère baisse de 0,5% au deuxième trimestre (-26.100) et s'établit à 5,343 millions, selon la Direction des statistiques du ministère du Travail (Dares).

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Au premier trimestre, le chômage avait diminué de 1,2% (-35.600). Sur un an, la baisse en catégorie A est de 5%. Elle est de 1,9% en catégorie A, B et C. Le ministre du Travail Olivier Dussopt avait aussitôt salué sur Twitter, rebaptisé X, une « bonne nouvelle vers le plein emploi », notant que le nombre de demandeurs d'emploi « poursuit sa baisse ».

Pour accélérer la baisse du chômage et atteindre son objectif de plein emploi - un taux de chômage mesuré par l'Insee au sens du Bureau international du travail (BIT) autour de 5% en 2027 (contre 7,1% actuellement) -, le gouvernement mise notamment sur la transformation de Pôle Emploi en France Travail. Un projet de loi en ce sens, adopté au Sénat en première lecture mi-juillet, sera au menu de l'Assemblée en octobre. Ce texte doit donner naissance au réseau France Travail, incluant Pôle Emploi comme opérateur principal, pour mieux coordonner les acteurs du service public de l'emploi.

(Avec AFP)

Commentaires 4
à écrit le 02/08/2023 à 9:57
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Ce cadrage concerne-t-il le personnel des entre prises nationalisées? Ce gouvernement s'occupe plus volontiers des entreprises privées où il est plutôt la mouche du coche.

à écrit le 02/08/2023 à 8:07
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Ils n'ont plus assez de mots en stocks ils les gardent pour les médias.

à écrit le 01/08/2023 à 16:46
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68 000 000 de français donc 14 000 000 de moins de 18 + 16 000 000 de retraités et 30 000 000 d'actif ce qui donne 8 000 000 d'inactifs soit 11% de la population . mais si on lit autrement cela veut dire que 30 000 000 d'actifs ont à leurs charges ...

le 01/08/2023 à 17:00
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la charge part du principe ou vous ne serez vous même pas dans cette situation. De plus vous oubliez qu'ils ont cotisé, pour finir seul la moitié des gens ont accès aux assedics. Du coup vos propos sont a l'image du niveau de maitrisie économique du...

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