Balkany s'attaque aux journalistes

Par latribune.fr  |   |  478  mots
Patrick Balkany l'assure : "il ne s'agit en aucun cas de stigmatiser une profession". (Crédits : reuters.com)
Le maire de Levallois-Perret a livré trois propositions de loi visant les médias et les journalistes.

Les journalistes auraient-ils dépassé les bornes avec le maire de Levallois-Perret Patrick Balkany ? Toujours est-il que celui qui vient de se voir confirmer par la cour d'appel de Paris son interdiction de sortie du territoire - il est mis en examen pour corruption et blanchiment de fraude fiscale -, a déposé trois propositions de loi à l'Assemblée nationale visant les médias.

Privatisation de l'audiovisuel public

Profitant du dernier jour de la session extraordinaire au Parlement, le député Les Républicains des Hauts-de-Seine a déposé une première loi vise à la "privatisation de l'audiovisuel public", à l'exception de "Arte France, France Média Monde, TV5Monde et l'Institut national de l'audiovisuel (INA)".

"Alors que notre pays est dans une situation économique difficile, qu'il nous faut réaliser des économies budgétaires drastiques et que les Français croulent sous les impôts et les taxes, on peut s'interroger sur la pertinence de conserver, au regard des montants engagés chaque année, les groupes généralistes du secteur audiovisuel public: France Télévisions et Radio France", soutient le maire de Levallois-Perret, qui critique aussi "le manque d'objectivité et la partialité évidente de certains programmes diffusés sur ces chaînes publiques".

Suppression des aides à la presse écrite

Dans une deuxième proposition de loi, Patrick Balkany demande "la suppression des aides à la presse écrite", justifiée aussi par "l'état de nos finances publiques" et le fait que la presse serait "un secteur sous perfusion d'argent public qui peine à se réorganiser et à opérer sa transition numérique".

"Ces mêmes journaux qui, régulièrement, dénoncent la gabegie financière de l'État, nous prédisent une banqueroute prochaine si les politiques ne se ressaisissent pas, fustigent la mauvaise gestion financière des collectivités locales, là encore trop dépensière. Cette presse semble oublier - ou tout du moins feint d'oublier − qu'elle coûte aux Français, qu'ils soient ou non lecteurs, plusieurs centaines de millions d'euros chaque année", tacle le député, qui juge sur la base d'un rapport de 2013 de la Cour des comptes ces aides inefficientes.

Et de l'avantage fiscal

Dans un troisième texte, Patrick Balkany demande la "suppression de l'avantage fiscal dont bénéficient les journalistes dans le calcul de leur impôt sur le revenu", y voyant un "privilège qui ne se justifie plus aujourd'hui, continue de perdurer, créant ainsi des situations inégalitaires qu'il faut corriger."

Cet avantage baptisé "allocation pour frais d'emploi", permet aux journalistes de déduire chaque année 7 650 euros de leur revenu imposable. Le député, qui s'est souvent opposé ces dernières années aux médias qui ont relaté ses démêlés avec la justice, jure qu'"il ne s'agit en aucun cas de stigmatiser une profession."

(avec AFP)