C'est historique, la CGT n’est plus la première organisation syndicale chez EDF

Par Fanny Guinochet  |   |  492  mots
En 2019, la CGT l'avait emporté avec 34,17 % des voix. (Crédits : Gonzalo Fuentes)
Aux dernières organisations professionnelles, qui se sont tenues entre le 6 et 13 novembre, l’organisation de Sophie Binet a été détrônée par la CFE-CFC, le syndicat des cadres. Une situation inédite depuis 1946.

C'est historique, la CGT perd sa place en haut du podium au sein d'EDF. Si la centrale de Montreuil a engrangé 30,31 % lors des dernières organisations professionnelles qui se sont tenues du 6 au 13 novembre dernier, ce score n'a pas suffi pour rester numéro 1. La CFE-CGC a, en effet, recueilli 33,08 %, la plaçant en tête des suffrages.

Pourtant en 2019, l'écart entre les deux organisations était important, puisque la CGT l'avait emporté avec 34,17 % des voix contre 28,6% pour la CFE-CGC.

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Les méthodes de la CGT « pas appréciées de tous »

Cette perte d'influence de la CGT, dont EDF était pourtant un bastion historique, n'est pas nouvelle : à chaque scrutin, le recul de la centrale dirigée par Sophie Binet n'a eu de cesse de se confirmer.

Plusieurs raisons expliquent ce désamour : les cadres sont de plus en plus nombreux dans les effectifs de l'électricien. Mais selon un proche du dossier, « les méthodes adoptées par la CGT, comme les blocages pendant le conflit contre la réforme des retraites n'ont pas été appréciées de tous... ». Du côté, de François Hommeril, le leader de la CFE-CGC, « ce résultat salue le travail des équipes de terrain ».

De son côté, la CFDT reste la troisième organisation de l'opérateur électrique avec 16,63% , mais elle perd, elle aussi, du terrain. En 2019, elle avait totalisé 17,45 %. FO la talonne avec 15,33 % des voix, mais reste stable puisqu'il y a quatre ans, elle avait recueilli 15,50 % des suffrages. Sud énergie grignote quelques voix en passant d'1,98 % à 2, 02%.

Vaste réorganisation des activités nucléaires en vue

Ainsi, jusqu'en 2027, la CGT aura moins de représentants dans les instances, comme les Comités sociaux et économiques (CSE). Elle aura donc moins de poids pour peser sur la politique du gouvernement alors qu'EDF a été nationalisé et fait face à des défis d'ampleur, notamment pour construire les futurs réacteurs nucléaires.

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Et le premier chantier auquel devra s'attaquer la CFE-CGC est celui de la vaste réorganisation des activités nucléaires voulue par Luc Rémont. Le PDG de l'entreprise nationalisée souhaite, en effet, réunir dans une seule et même direction, l'ingénierie du nouveau nucléaire, celle du parc existant et celle des centrales en démantèlement.

« L'ingénierie du parc en exploitation est un travail très différent de l'ingénierie des futurs réacteurs de type EPR 2 et SMR. Nous nous demandons si cela est vraiment pertinent de se mettre ensemble. Nous estimons qu'il y a un risque de désorganiser l'ingénierie du parc existant et que cette intégration doit se faire seulement dans un second temps », alerte un syndicaliste CFE-CGC.