CDD renouvelable deux fois, "lissage" des seuils sociaux : le "Jobs Act" à la française dévoilé par Valls

Par latribune.fr  |   |  523  mots
L'exécutif introduit notamment la possibilité de renouveler deux fois (au lieu d'une actuellement) les contrats à durée déterminée ou en intérim. (Photo: Manuel Valls, ce lundi 9 juin, lors de sa conférence de presse à l'Elysée, entouré de Thierry Mandon, secrétaire d'État à la Réforme de l'État et à la Simplification et de Carole Delga, secrétaire d’État chargée du Commerce, de l'Artisanat, de la Consommation et de l’Économie sociale et solidaire.)
Le Premier ministre a révélé mardi le contenu de 18 mesures censées favoriser l'emploi dans les petites et moyennes entreprises.

Doper l'embauche dans les petites et moyennes entreprises, sans pour autant remettre en cause le socle du système social français: tel est l'objectif affiché de la réforme du droit du travail annoncée mardi 9 juin par Manuel Valls.

Tout en tenant la promesse faite aux partenaires sociaux, de ne pas toucher aux fondamentaux du contrat de travail, le Premier ministre a dévoilé un paquet de 18 mesures, dont certaines étaient inattendues.

  • L'exécutif introduit la possibilité de renouveler deux fois (au lieu d'une actuellement) les contrats à durée déterminée ou en intérim. Cet assouplissement de la prolongation des CDD, que réclamait le patronat, se fera "sans bien sûr toucher à la durée maximale de 18 mois" prévue par la loi pour ces contrats, a précisé le Premier ministre.
  • Une prime de 4.000 euros va être immédiatement créée et versée aux entreprises sans aucun salarié qui effectuent leur première embauche. Cette prime, de 2.000 euros la première année et 2.000 euros la deuxième, sera versée pour tous les CDI et CDD de plus de 12 mois signés entre aujourd'hui et le 8 juin 2016. Sont concernées les entreprises n'ayant jamais eu de salarié ou n'en ayant pas eu depuis au moins 12 mois. Cette mesure "permettra de créer de 60.000 à 80.000 emplois", selon le ministre de l'Economie Emmanuel Macron.

L'effet de franchissement des seuils fiscaux gelé

  • Le chef du gouvernement a aussi présenté une initiative pour "lisser" les seuils sociaux qui s'appliquent aux entreprises en fonction de leur nombre d'employés et qui déclenchent une série de contraintes pour les entreprises. Ainsi, "au cours des trois prochaines années, les recrutements des entreprises jusqu'à 50 salariés inclus ne déclencheront pas de prélèvements fiscaux et sociaux supplémentaires au titre d'un franchissement de seuil", explique le dossier de presse de Matignon.
  • Les indemnités prud'homales accordées aux salariés licenciés sans cause réelle et sérieuse seront plafonnées. Ce plafonnement variera selon la taille de l'entreprise et l'ancienneté du salarié licencié, mais ne concernera pas les grandes entreprises et les "atteintes graves au droit du travail", comme les discriminations ou le harcèlement, a précisé Manuel Valls.

  • Le gouvernement n'est en revanche pas revenu sur sa réforme de la représentation des salariés en fonction des effectifs des entreprises, une réforme qui laisse le patronat sur sa faim.

"Un acte de confiance envers les TPE-PME"

Ces mesures seront introduites dans les lois en cours d'examen sur le dialogue social et l'activité (loi Macron), ainsi que dans les lois financières de fin d'année.

Dans le dossier de présentation de son plan, Manuel Valls souligne:

"Notre volonté est que ce 'programme' constitue à la fois un véritable levier de développement économique et un acte de confiance envers les TPE-PME, pour les inscrire dans une croissance durable, sereine, et riche en emplois".

Depuis l'élection de François Hollande en mai 2012, le nombre de demandeurs d'emploi en France a augmenté de plus de 612.000 unités.

(Avec Reuters et AFP)