Chômage : nouvelle forte hausse de 0,5% en mai

Par Jean-Christophe Chanut  |   |  534  mots
Le nombre des demandeurs d'emploi (catégorie"A") a encore progressé de 0,5% en mai. Mais selon le ministère du Travail, une grande partie de cette hausse serait due à des difficultés administratives exceptionnelles.
Au mois de mai, le nombre des demandeurs d'emploi (catégorie A) a encore progressé de 0,5%, soit 16.200 chômeurs. Leur nombre atteint le record de 3.552.200. Mais le ministère du Travail explique que cette hausse est en grande partie due à des difficultés rencontrées pour "actualiser" la situation des chômeurs ce mois-ci.

Après la très forte hausse du nombre des demandeurs d'emploi en avril (26.200 soit, 0,7%), la progression continue encore en mai avec 16.200 demandeurs d'emploi supplémentaires en catégorie "A" en France métropolitaine", soit une hausse de 0,5%. Ils sont maintenant 3.552.200 inscrits en catégorie "A" en France métropolitaine (du jamais vu!) et 3.811.200 en comptant les Dom. Si, cette fois, on ajoute les catégories "B et C", le nombre des demandeurs d'emploi progresse de ... 1,3%en France métropolitaine (+ 69.000) pour atteindre 5.414.200 et même 5.717.900 en incluant les DOM. Un record absolu.

Des difficultés administratives

Mais, fait très rare, le ministère du Travail a lancé un avertissement pour expliquer cette progression. En voici le texte.

 "Au mois de mai 2015, constatant que le nombre de demandeurs d'emploi ayant actualisé leur situation à la suite de la relance habituelle était sensiblement plus faible que d'ordinaire, Pôle emploi a procédé à deux relances supplémentaires.
Ces particularités de la période d'actualisation de mai 2015 ont contribué à la baisse inhabituellement forte des sorties de catégories A, B, C pour défaut d'actualisation (qui atteint 160 600 en mai 2015) et, par conséquent, à la hausse du nombre de
demandeurs d'emploi en catégories A, B, C enregistrées ce mois-ci. Par comparaison avec les évolutions passées, on estime que cet impact serait en mai 2015 de l'ordre de 28 000 à 38 000 sur le nombre de sorties de catégories A, B, C pour défaut d'actualisation"

En d'autres termes, les services de Pôle emploi ont eu des difficultés à connaître la situation des demandeurs d'emploi. Ils on donc fait deux relances ce qui a conduit les demandeurs d'emploi a bien actualiser leur situation. Davantage que les mois ordinaires. résultat, les services de Pôle emploi ont moins que d'habitude procédé à des "sorties de catégories" pour défaut d'actualisation. Les demandeurs d'emploi sont donc restés inscrits dans leur catégorie en plus grand nombre qu'un mois ordinaire. C'est particulièrement vrai pour les catégories "B et C", celles où les demandeurs d'emploi ont exercé une activité réduite. C'est pour cette raison que le nombre des chômeurs inscrits dans ces catégories progresse fortement.

Ainsi, selon le ministère du Travail, en mai 2015, en l'absence de ces particularités, la hausse du nombre de demandeurs d'emploi en catégories A, B, C en mai 2015
aurait été de l'ordre de 32.000 à 42 000, contre 69.600 observé et celle du nombre de demandeurs d'emploi en catégorie A de l'ordre de 7.000 à 10. 000, contre +16. 200 observé. Il n' empêche, fait exceptionnel ou pas, que la courbe mensuelle du chômage continue de progresser... Et toutes les catégories d'âge sont concernées.

Du mieux à la fin de l'année

Cependant, les pronostics de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et de l'Unédic (assurance chômage) prévoient un léger reflux du chômage dans la seconde partie de l'année.

A l'inverse, l'Institut national de la statistique (Insee) - qui se réfère à une autre façon de comptabiliser le nombre des demandeurs d'emploi - estime qu'il se stabilisera au niveau élevé de 10,1% en métropole fin 2015, proche du record de 10,4% atteint en 1997.