Chômage : pour le FMI les réformes sont encore trop timides en France

Par latribune.fr  |   |  466  mots
Même avec la reprise actuelle, qu'il juge durable, l'économie française restera confrontée à un taux de chômage élevé, qui ne diminuera que très graduellement, selon le FMI. (Crédits : reuters.com)
Dans un document publié vendredi, le Fonds monétaire international prône plus de flexibilité dans les accords en entreprise sur le temps de travail et les salaires. Pour revenir au rythme de créations d'emplois d'avant crise, il préconise aussi une réforme du Smic et un renforcement des incitations des chômeurs au retour à l'emploi, .

Après l'OCDE jeudi, c'est au tour du Fonds monétaire international (FMI) d'appeler la France à renforcer le contrôle des chômeurs pour les inciter à rechercher plus activement un emploi. Dans les conclusions de sa revue annuelle de l'économie française publiée vendredi 10 juillet, le Fonds souligne que, "si une reprise solide est en cours", des rigidités structurelles continuent de peser sur les perspectives à moyen terme de l'économie française. Et la nécessité de s'y attaquer est d'autant plus grande que, selon le fonds, la croissance potentielle de l'Hexagone est "fondamentalement plus faible qu'avant la crise".

Des incitations au retour à l'emploi des chômeurs jugées insuffisantes

Même avec la reprise actuelle, qu'il juge durable, l'économie française restera ainsi confrontée à un taux de chômage élevé qui ne diminuera que très graduellement, selon le FMI. De 10,3% (y compris l'outre-mer) au premier trimestre 2015, il ne reviendrait qu'à 9% à l'horizon 2020, encore bien au-delà de son plus bas de 7,1% de début 2008.

Pour permettre le retour au rythme de créations d'emplois d'avant crise, le FMI souhaite donc notamment une réforme d'ampleur du marché du travail. Dans ce contexte, il salue les mesures prises par le gouvernement pour baisser le coût du travail ou, plus récemment, diminuer les incertitudes juridiques autour des licenciements, ainsi que sa volonté d'améliorer le dialogue social.

Mais pour réduire le chômage encore plus vite, le FMI prône d'aller plus loin, en introduisant plus de flexibilité dans les accords en entreprise sur le temps de travail et les salaires, en adoptant une réforme du Smic et en renforçant les incitations des chômeurs au retour à l'emploi. Outre le système d'indemnisation "généreux" des chômeurs français, le FMI relève en effet que ses bénéficiaires manquent d'incitations pour retrouver rapidement un travail, que le système de sanctions n'est pas très contraignant et que son application n'est pas stricte.

Les mesures de la loi Macron saluées

Le FMI encourage d'autre part le gouvernement à maintenir l'élan des réformes favorables à la croissance initiées par la loi Macron votée vendredi, en s'attaquant aux obstacles bureaucratiques qui nuisent à l'activité des petites entreprises et aux barrières qui entravent la concurrence dans les services.

S'agissant de la remise à niveau des finances publiques de la France, il souligne que le rythme de réduction des déficits doit être "assez ambitieux" pour que les objectifs à moyen terme soient facilement atteints, y compris celui du ratio dette/PIB, et ce "sans nuire outre mesure à la reprise". Il recommande que le gouvernement s'appuie pour cela sur des mesures structurelles "identifiées par une large revue des dépenses à tous les niveaux de l'administration".