Code du travail : la CGT dénonce un projet caché du gouvernement

Par latribune.fr  |   |  566  mots
Pour Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, le gouvernement attendrait la fin des législatives avant d'annoncer un projet caché concernant la réforme du code du travail.
Le secrétaire général de l'organisation syndicale, Philippe Martinez promet d'ores et déjà de potentielles mobilisations face au programme de réformes sociales du gouvernement.

(Article publié le jeudi 8 juin à 12h32 et mis à jour à 17h20)

Le gouvernement attend-t-il la fin des législatives pour dévoiler son programme concernant la réforme du Code du travail ? Pour Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, cela ne fait aucun doute. Dans une interview publiée ce jeudi par Le Parisien, le représentant syndical accuse le gouvernement de ne pas vouloir être plus précis :

"Lors de la conférence de presse mardi, les interventions du Premier ministre et de la ministre du Travail étaient creuses. Ça donne l'impression qu'ils en diront plus après les élections."

Mardi 6 juin, le Premier ministre Edouard Philippe et la ministre du Travail, Muriel Pénicaud ont présenté les grandes lignes des six réformes prévues les prochains mois parmi lesquelles il est question de droit du travail, d'assurance chômage, de formation professionnelle, d'apprentissage et des retraites. Mais pour Philippe Martinez, ce type de programme ne peut être discuté en quelques rencontres seulement avec chacun des partenaires sociaux.

"Sur un sujet aussi vaste que le code du travail, ça n'a pas de sens. Ce qui nous fait dire que le gouvernement avance masqué, au moins jusqu'à dimanche."

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La CGT prête pour de futures mobilisations

Les inquiétudes de la CGT interviennent juste après que les deux quotidiens Le Parisien et Libération annoncent avoir mis la main sur "le véritable programme" du Premier ministre. Ce qui n'a pas manqué, sur le fond, d'attirer les foudres des partenaires sociaux (FO, CFDT). Le chef du gouvernement a aussitôt démenti, assurant qu'il ne s'agissait que d'une note de service du ministère du Travail.

Après la diffusion des informations, Philippe Martinez s'est par ailleurs dit particulièrement soucieux de "l'inversion de la hiérarchie des normes" qui donnerait davantage d'importance aux accords d'entreprise qu'à ceux de branche ou aux ententes nationales.

"Les patrons pourront [...] changer les règles d'un CDI. Et en même temps assouplir celles du CDD en modifiant le nombre de renouvellements possibles."

D'ores et déjà, le secrétaire général de la CGT a promis des mobilisations si "des mesures explosives apparaissent".

"La mobilisation est d'actualité. Quand, comment, sous quelle forme ? On ne sait pas encore."

"L'exécutif essaie de nous duper"

Dans la journée, la CGT a appuyé les propos de son secrétaire général dans un communiqué accusant la démarche du gouvernement de ressembler "plus, à ce jour à de l'enfumage qu'à de véritables intentions de négocier". Le syndicat réitère son regret de n'avoir accès à aucune mesure concrète et accuse l'exécutif de vouloir "duper" et dissimuler les véritables objectifs.

"Une piètre stratégie de camouflage vient de débuter, alors que l'élément central des discussions n'est autre que le démantèlement du code du travail, un des piliers essentiels de notre modèle social, construit pas à pas depuis des décennies et qui rythme, au bas mot, la vie de millions de salariés."

Dans une interview donnée au Echos mercredi, la ministre du Travail, quant à elle, a assuré que le contrat à durée indéterminée resterait la norme et qu'il n'y avait pas de "projet caché".

(avec Reuters)