Compte pénibilité  : l'assurance vieillesse va collecter les données personnelles

Par latribune.fr  |   |  336  mots
Le traitement des données doit aussi permettre de produire des statistiques anonymes utiles à la conception et à la mise en œuvre des politiques publiques en matière de retraites et de prévention de la pénibilité.
Le traitement de ces données permettra aux salariés concernés de consulter leurs points, via un portail internet dédié.

L'assurance vieillesse va pouvoir collecter et traiter les données personnelles nécessaires à la mise en œuvre du compte pénibilité, selon un décret publié samedi au Journal officiel (JO). Le texte permet à la Caisse nationale d'assurance vieillesse des travailleurs salariés (Cnavts) de collecter des données à caractère personnel des salariés exposés : nom, sexe, date et lieu de naissance, adresse, courriel, téléphone, et surtout les données relatives à leur exposition aux facteurs de risque et au nombre de points acquis au cours de leur carrière.

Portail internet dédié

Le traitement de ces données permettra aux salariés concernés de consulter leurs points, via un "portail internet dédié", puis de les convertir en formations, en passage à temps partiel sans baisse de rémunération ou en départ anticipé à la retraite. Le compte personnel de prévention de la pénibilité (C3P) permet aux travailleurs de cumuler des points lorsqu'ils sont exposés à dix critères de pénibilité : travail de nuit, répétitif, en horaires alternants, en milieu hyperbare (sous-marin), postures pénibles, manutentions manuelles de charges, exposition à des températures extrêmes, à des agents chimiques, à des vibrations mécaniques ou au bruit...

Produire des statistiques

Le traitement des données doit aussi permettre de "produire des statistiques anonymes utiles à la conception et à la mise en œuvre des politiques publiques en matière de retraites et de prévention de la pénibilité", précise le décret. Consultée en mars, le Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) a prévenu que le traitement serait "particulièrement complexe" en raison notamment du "nombre important de salariés concernés par le dispositif", du "nombre d'acteurs impliqués dans son fonctionnement" et de "l'articulation avec d'autres traitements tels que le compte personnel d'activité". Selon le gouvernement, trois millions de personnes sont potentiellement concernées par le compte pénibilité, un dispositif qualifié "d'usine à gaz" par le patronat.

(Avec AFP)