Contrôle des chômeurs : les plans du gouvernement font polémique

Par latribune.fr  |   |  762  mots
Être au chômage donne "droits et devoirs", a martelé mercredi le député La République en marche (LREM) Sylvain Maillard.
Le député de La République en mache, Sylvain Maillard, a défendu la position du gouvernement suite aux révélations du Canard enchaîné, indiquant que l'exécutif réfléchit à durcir le contrôle des chômeurs. L'opposition dénonce une politique du chiffre qui ne fera pas baisser le chômage.

Article mis en ligne le 27/12/2017 à 11h33, mis à jour à 13h18

Être au chômage donne "droits et devoirs", a martelé mercredi le député La République en marche (LREM) Sylvain Maillard, commentant des informations du Canard enchaîné selon lesquelles le gouvernement envisage de durcir certaines sanctions dans le cadre de la future réforme de l'assurance chômage.

Au micro de RTL, le député a rappelé que : "Les droits c'est d'avoir une formation beaucoup plus efficace [...] mais, à côté de ça, on a des devoirs: le devoir de chercher en permanence un emploi ou d'accepter un emploi qui correspond à [sa] qualification, ou en tout cas à ses espérances de travail".

Recherche suffisante

Selon une note confidentielle du ministère du Travail citée par l'hebdomadaire satirique, une recherche insuffisante, un refus de formation ou un refus de deux offres d'emploi jugées raisonnables entraîneraient une réduction des allocations de 50% pendant deux mois. En cas de récidive, ces allocations seraient supprimées pour une durée de deux mois.

En outre, chaque demandeur d'emploi devrait remplir un "rapport d'activité mensuel" listant l'ensemble des démarches effectuées pour favoriser son retour à l'emploi, selon cette note.

Lire aussi : assurance chômage : renforcer les contrôles ne résoudra pas le problème selon l'OFCE

"Montrer que vous faites vraiment action de recherche d'emploi"

"Nous sommes sur un document de travail, qui n'est pas un document officiel", a expliqué Sylvain Maillard. "L'idée c'est quoi ? C'est vraiment 'droits et devoirs'. Il faut que nous mettions le paquet sur la recherche d'emploi" et que Pôle emploi soit "beaucoup plus à l'écoute" du "projet personnel" des demandeurs d'emploi.

Concernant le rapport d'activité, le député de Paris a indiqué que "l'idée n'est pas de fliquer" le demandeur d'emploi. "C'est aussi d'être derrière lui en lui disant 'la société vous donne une indemnité chômage [...] mais vous avez le devoir de montrer que vous faites vraiment action de recherche d'emploi'. Droits et devoirs".

Le député a estimé qu'il y avait "un besoin d'être un peu plus encadré, d'être plus suivi", ajoutant: "quand vous êtes en recherche d'emploi vous avez aussi besoin d'avoir presque un coach derrière vous".

"Supprimer des gens de Pôle emploi"

L'opposition a réagi ce mercredi par la voix du député de La France insoumise (LFI) Alexis Corbière. Sur BFM TV, il s'interroge sur le bien-fondé de ce durcissement. "Des contrôles existent d'ores et déjà, il y a des sanctions [...] pourquoi durcir encore plus pour expliquer que peut-être il n'a pas assez cherché du boulot."

Pour ce proche de Jean-Luc Mélenchon, l'objectif du gouvernement est de faire baisser les chiffres du chômage. "On sait très bien que pour toute une série de gens en difficulté, remplir ce petit rapport (le rapport d'activité mentionné plus haut) sur ce qu'il a fait va être une difficulté." Citant le film de Ken Loach, Moi, Daniel Blake, qui raconte les déboires d'un homme de 59 ans avec les services publics pour avoir accès à l'aide social, Alexis Corbière estime que toute cette "bureaucratie autour du chômage n'a qu'un but, rayer des gens, rayer, rayer et dire après 'regardez grâce à nous le chômage a reculé'".

"La seule chose qu'aura fait ce gouvernement c'est supprimer des gens de Pôle emploi, moi je n'en veux pas de ça."

"Mieux punir les chômeurs"

D'autres personnalités ont réagi aux révélations du Canard enchaîné. L'ancien candidat socialiste à la présidentielle, aujourd'hui à la tête du mouvement Génération.s, Benoît Hamon a qualifié la "startup de l'Elysée" de "diaboliquement créative en cette fin d'année". Au Front national, le sénateur-maire de Fréjus, David Racheline pense qu'il faut d'abord changer de modèle économique et adopter le patriotisme économique.