Coronavirus : chaque minute, plusieurs milliers de demandes de chômage partiel

Par AFP  |   |  492  mots
(Crédits : Benoit Tessier)
Vendredi soir, ces demandes concernaient 2,2 millions de salariés a indiqué dimanche la ministre du Travail Muriel Pénicaud. Les principaux domaines concernés sont l'industrie, l'hébergement et la restauration, la construction et le commerce non alimentaire. Alors que la ministre insiste sur l'importance de recourir à ce dispositif, l'Union des entreprises de proximité (U2P) regrette que de nombreuses demandes soient rejetées et que les démarches soient trop complexes.

Le recours au dispositif du chômage partiel avait été demandé vendredi soir par 220.000 entreprises pour 2,2 millions de salariés au total, a annoncé la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, dimanche au "Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI".

"A la date de vendredi soir, nous avions 220.000 entreprises qui avaient demandé le chômage partiel pour tout ou partie de leurs salariés. C'est 65.000 de plus que la veille", a indiqué Mme Pénicaud.

L'industrie, l'hébergement, la construction, le commerce non alimentaire très touchés

Ces demandes concernaient "2,2 millions de salariés" vendredi soir, soit "600.000 de plus" que jeudi, a-t-elle ajouté. "On est à plusieurs milliers de demandes par minute", a-t-elle dit. "Les principaux domaines" concernés sont "l'industrie, l'hébergement et restauration, la construction et le commerce non alimentaire", comme "les garages, qui sont très touchés en ce moment", a précisé la ministre.

"Le but du chômage partiel, qu'on utilise massivement, c'est d'éviter les licenciements. Mon premier objectif, c'est qu'on évite les licenciements", afin d'"éviter la casse sociale et aussi permettre aux entreprises, demain, de repartir avec leurs compétences", a-t-elle souligné.

"Ne licenciez pas, utilisez le chômage partiel"

Ce dispositif "remplit son objectif puisqu'on a très peu d'augmentation pour l'instant - j'espère que ça va durer - du chômage", avec "20.000" inscriptions au chômage "de plus" lors de "la troisième semaine de mars par rapport à l'année dernière", a déclaré Mme Pénicaud. En parallèle, les embauches ont chuté "de 70%", "sauf dans certains secteurs qui sont la fabrication de masques, l'agriculture", a-t-elle noté.

"Je redis aux entreprises : ne licenciez pas, utilisez le chômage partiel. Vous garderez vos compétences et vous ne mettrez pas vos salariés au chômage", a-t-elle insisté. Même pour "un seul salarié, le chômage partiel marche". "Toutes les demandes qui n'ont pas eu de réponse en 48 heures sont réputées acquises et on fera les contrôles a posteriori", après la crise sanitaire, a-t-elle rappelé.

Des demandes rejetées et des démarches trop complexes

L'Union des entreprises de proximité (U2P) déplore pourtant dans un communiqué, publié ce dimanche, que "de nombreuses demandes de chômage partiel ne fassent pas l'objet d'une réponse positive sur le terrain alors qu'elles devraient être accordées aux entreprises qui en font la demande". Elle observe également que "dans de nombreuses situations, les entreprises sont également confrontées à des demandes de justificatifs exorbitantes de la part de leur Direccte [direction régionale du Travail, NDLR]".

Mercredi déjà, la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) avait alerté sur l'augmentation des cas de refus de chômage partiel, malgré l'élargissement de ce dispositif par le gouvernement. La ministre du Travail Muriel Pénicaud avait alors assuré que "seules 28 demandes de chômage partiel avaient été refusées de façon justifiée".