Coronavirus : SFR veut mettre la moitié de ses troupes au chômage partiel

Le groupe de Patrick Drahi justifie cette décision par la forte baisse de son activité depuis le début des mesures de confinement.
Pierre Manière
« De part sa taille et sa nature, notre entreprise est l’une des plus mal placée pour faire appel au chômage partiel », a dénoncé la CFDT dans un communiqué.
« De part sa taille et sa nature, notre entreprise est l’une des plus mal placée pour faire appel au chômage partiel », a dénoncé la CFDT dans un communiqué. (Crédits : Stephane Mahe)

SFR veut recourir massivement au chômage partiel. Dans un communiqué publié ce mardi, la CFDT estime que « plus de 6.000 salariés, soit 60% des effectifs » sont visés. A La Tribune, l'opérateur au carré rouge affirme, lui, que 5.000 personnes sont concernées. Il s'agit, nous dit-on, des équipes commerciales, soit 3.500 collaborateurs. SFR justifie cette mise au chômage partiel par l'arrêt des recrutements d'abonnés ou de clients entreprises depuis le début du confinement, et la fermeture des boutiques. 1.500 autres collaborateurs sont aussi concernés. D'après SFR, il s'agit des personnels travaillant dans les fonctions support, et jugés « non essentiels » au bon fonctionnement et à la maintenance des réseaux.

Dans un mail interne envoyé ce lundi aux collaborateurs, Grégory Rabuel, le directeur général de SFR, justifie cette décision par la « baisse significative de notre activité en raison des mesures de confinement et d'un ralentissement global de l'économie en France » :

« Dans ces circonstances exceptionnelles, compte tenu des annonces du gouvernement, et comme c'est déjà le cas pour une partie de nos salariés de SFR distribution depuis le 16 mars, nous avons décidé de recourir au chômage partiel à compter du 23 mars pour un grand nombre d'entre vous, ou plus progressivement pour certains sur une partie de nos activités. »

Une décision qui pourra être « adaptée »

Le DG souligne que cette décision pourra être « adaptée » en fonction « des décisions à venir des pouvoirs publics, de l'évolution de la situation de crise, de la réalité économique du pays, de la poursuite, de l'allègement ou du renforcement des mesures de confinement et des besoins de l'entreprise ».

De son côté, la CFDT fulmine. Dans son communiqué, le syndicat « dénonce le procédé qui est à l'œuvre » dans « le contexte actuel où s'organise la solidarité »« De part sa taille et sa nature, notre entreprise est l'une des plus mal placée pour faire appel au chômage partiel », fusille l'organisation. D'après elle, ce « funeste projet » vise « à tirer profit de la détresse collective pour préserver des résultats économiques qui ne seront certainement pas catastrophiques à l'échelle de l'exercice en cours, et en comparaison des autres sociétés comparables du secteur ».

Altice Europe, la maison-mère d'Altice France (SFR), doit présenter ses résultats 2019 ce mardi, à la fermeture des marchés.

Pierre Manière

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Commentaires 4
à écrit le 27/03/2020 à 17:46
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J'espère que les clients de SFR vont dénoncer leur contrat pour partir à la concurrence, car tout simplement scandaleux, indigne dans cette période ou tant de PME vont avoir réellement besoin d'aide.

à écrit le 24/03/2020 à 23:12
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Quelle rigolade! La fibre et le cuivre doivent chauffer avec le confinement et le télétravail. Et ma messagerie dont l'accès est devenu aléatoire exige un fournisseur digne de ce nom, mais existe-t-il?

à écrit le 24/03/2020 à 18:23
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Quelle honte! SFR c'est vraiment des escrocs. Fuyez cet opérateur. Ne leur donnez pas votre argent...Comment peut-on se comporter comme cela avec tout le fric que nous leur donnons! Quel exemple...

le 24/03/2020 à 19:34
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Fallait s'attendre à cette manifestation de Haine de Principe.

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